La polarisation de l’opinion publique israélienne atteint un nouveau sommet. Selon une enquête publiée par le Jerusalem Center for Security and Foreign Affairs et réalisée les 16-17 novembre par l’institut Lazar Research (698 sondés, Arabes et Juifs), 70 % des Israéliens s’opposent à l’établissement d’un État palestinien sur les lignes de 1967. Chez les Juifs israéliens, ce rejet grimpe à 79 %, le plus haut niveau enregistré depuis le début de la guerre.
Seuls 8 % soutiennent pleinement un tel plan. 13 % s’y disent ouverts mais uniquement si le futur État reconnaît Israel comme État-nation du peuple juif et reste totalement démilitarisé. 9 % se déclarent indécis.
Le sondage révèle également qu’un éventuel accord impliquant la normalisation avec l’Arabie saoudite ne change pas la tendance : 62 % des Israéliens rejettent la création d’un État palestinien même en échange d’un rapprochement historique avec Riyad. Parmi les Arabes israéliens, en revanche, 56 % soutiennent cette idée, dont 34 % sans conditions.
L’opinion est aussi divisée sur un scénario dans lequel les États-Unis livreraient des F-35 à l’Arabie saoudite si celle-ci renonçait à exiger un État palestinien : 43 % des Israéliens s’y opposent, 40 % soutiennent le compromis sous conditions de garanties américaines préservant l’avantage militaire qualitatif de Tsahal.
Concernant le projet de résolution américain discuté à l’ONU, qui pourrait esquisser une voie vers une reconnaissance future d’un État palestinien, 49 % des Israéliens refusent absolument toute déclaration israélienne en ce sens, même en cas de réformes internes du camp palestinien. Chez les Juifs israéliens, l’opposition monte à 57 %. 20 % accepteraient d’envisager un soutien seulement si l’État est démilitarisé et reconnaît Israel comme État juif.
Enfin, sur le « jour d’après » à Gaza, 62 % des personnes interrogées soutiennent le déploiement d’une force internationale — majoritairement américaine ou occidentale — pour stabiliser le territoire. Seuls 10 % accepteraient la participation de la Turquie ou du Qatar, tandis que 26 % estiment qu’Israel doit conserver seule le contrôle militaire de Gaza.
Un sondage qui intervient à un moment charnière, alors que la communauté internationale pousse pour un cadre politique post-guerre, mais que l’opinion israélienne, elle, se durcit clairement.