Selon le ministère russe de la Défense, l’identité du client demeure « confidentielle ». Mais des documents récemment divulgués désignent presque sans ambiguïté l’Algérie — une puissance militaire en pleine modernisation, déjà réputée pour ses prises de position anti-israéliennes.
Le Su-57, fleuron de l’industrie militaire russe et équivalent russe des F-35 et F-22 américains, est un avion de combat de cinquième génération : furtivité, haute vitesse prolongée, manœuvrabilité extrême, avionique avancée… Il s’agit de l’appareil le plus sophistiqué jamais exporté par Moscou.
Jusqu’ici, la Russie s’était abstenue de vendre cet appareil à tout autre pays que le sien, malgré plusieurs annonces restées sans suite. La livraison confirme un changement de doctrine : pour la première fois, un avion furtif russe quitte l’espace aérien national… pour atterrir dans un pays considéré comme hostile à Israël. Selon les estimations, l’Algérie devrait recevoir au cours des deux prochaines années au moins douze Su-57, accompagnés de quatorze Su-34, bombardiers de génération 4+ également produits par l’industrie Sukhoï.
Cette commande place Alger dans un cercle très restreint d’armées disposant d’un appareil de cinquième génération — un élément susceptible de modifier l’équilibre militaire régional, déjà tendu entre l’Algérie, le Maroc… et les partenaires stratégiques d’Israël.
Au-delà de la dimension technologique, cette vente marque un signal politique fort. La Russie choisit, dans un contexte international explosif, d’équiper un pays connu pour son hostilité marquée envers Israël. Une première qui ne passera pas inaperçue à Jérusalem, où l’on observe avec attention la montée en puissance militaire d’Alger et le rapprochement stratégique entre Moscou et ses alliés nord-africains.