Guy Gilboa Dalal, détenu plus de deux ans dans la bande de Gaza avant sa libération lors du dernier accord sur les otages, a raconté ce soir, mercredi, les violences sexuelles qu’il a subies en captivité. « Il m’a laissé me doucher, et quand j’ai terminé, il m’a tiré hors de la salle de bain, il ne m’a pas laissé remettre mes vêtements, m’a ramené dans leur pièce, puis m’a jeté sur un de leurs fauteuils. Il a commencé à me toucher partout. Je suis resté figé et je lui ai dit : “Tu plaisantes, n’est-ce pas ? C’est interdit dans l'islam.” Il m’a collé un fusil sur la tête, un couteau sur la gorge, et m’a dit que si je racontais ça à qui que ce soit, il me tuerait. »
Aujourd’hui, aux côtés d’un long processus de rétablissement physique, Guy entame une reconstruction psychologique lente et difficile, après deux ans d’un enfer ininterrompu. Sa famille et ses proches appellent le public à l’aider via une campagne de dons destinée à financer sa prise en charge et son avenir.
Il y a deux semaines, un autre ex-otage, Rom Breslavsky, avait lui aussi révélé avoir subi une agression sexuelle pendant les 738 jours de captivité à Gaza. « Personne n’a traversé ce que j’ai traversé, ils m’ont déshabillé complètement, même mon sous-vêtement, m’ont attaché entièrement nu, j’étais brisé, mort, affamé, c’était de la violence sexuelle, dont la seule intention était de m’humilier, piétiner ma dignité. C’est exactement ce qu’il a fait.»
La semaine dernière, les ex-otages Aviva et Keith Siegel ont témoigné devant l’ONU des atrocités vécues en captivité. Aviva a raconté notamment qu’« un jour, une des jeunes femmes est sortie de la douche en tremblant. J’avais l’interdiction de la prendre dans mes bras, mais je l’ai fait malgré tout. Après quelque temps, elle nous a raconté qu’un des terroristes lui avait touché tout le corps et s’était comporté avec elle comme bon lui semblait. »
Elle a évoqué une autre jeune femme, emmenée par un terroriste dans la salle de bain, qui lui a ordonné de se déshabiller et l’a forcée à pratiquer un acte sexuel, avant d’exiger qu’elle sourie. Elle a aussi raconté le cas d’une jeune femme contrainte de se doucher devant un terroriste : « Elle n’avait jamais montré son corps à personne. Un combattant du Hamas se tenait simplement là, la regardait et souriait. »