Israël

Chute historique sur le marché immobilier de Tel Aviv

Les grands appartements s’effondrent de 26 % en deux trimestres, marquant une correction d’ampleur inédite sur le marché immobilier de la métropole.

3 minutes
20 novembre 2025

ParDelphine Miller

Chute historique sur le marché immobilier de Tel Aviv
Photo: Miriam Alster/FLASH90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Le dernier indice des prix immobiliers publié par le Bureau central des statistiques (CBS) confirme une tendance lourde : Israël enregistre son septième mois consécutif de baisse, mais c’est Tel Aviv qui encaisse le choc le plus violent. Selon l’analyse détaillée de Ynet et Mamon sur les transactions du troisième trimestre 2025, les valeurs dans la métropole financière reculent de manière spectaculaire.

Dans l’ensemble du pays, le prix moyen d’un appartement s’établit désormais à 2,21 millions de shekels, en baisse de 1,9 % par rapport au trimestre précédent. Mais à Tel Aviv, la correction est profonde : le prix moyen chute à 3,68 millions de shekels, soit une baisse de 13 % sur un an et 12 % seulement par rapport au trimestre précédent.

Ce sont surtout les grands appartements — 4,5 à 5 pièces — qui subissent la dégringolade la plus brutale : 5,18 millions de shekels en moyenne au T3 2025, contre 7,04 millions au T1. Une baisse vertigineuse de 26 %, jamais observée à un tel rythme dans le secteur. À l’inverse, les petites surfaces de 1 à 2 pièces continuent de s’apprécier, atteignant en moyenne 2,98 millions de shekels, un paradoxe illustrant un marché en recomposition.

Pour Ohad Danus, ancien président de la Chambre des évaluateurs immobiliers, cette chute s’explique aussi par un facteur technique : « Le CBS ne procède pas à des ajustements de qualité. Au troisième trimestre, on ne comptabilise que 18 transactions à Tel Aviv, contre 103 au premier trimestre. Dans ces conditions, quelques ventes atypiques peuvent déformer les moyennes. Mais le ralentissement massif dans les grands appartements est indéniable et tire les prix vers le bas. »

Si Tel Aviv décroche, d’autres villes résistent ou progressent. Jérusalem grimpe à 3,12 millions de shekels en moyenne (+9,3 % sur un an), Bat Yam enregistre une envolée de 8,3 % sur un trimestre, Ashdod bondit de 6 % et Beit Shemesh confirme une dynamique positive. À l’inverse, Ramat Gan, Kfar Saba, Rishon Lezion et Netanya s’inscrivent dans la tendance baissière nationale.

Aux extrêmes du marché, trois villes restent les seules où l’on peut encore trouver des biens sous le million de shekels : Haïfa, Ashkelon et Be’er Sheva, uniquement pour les plus petites surfaces, à partir de 652 000 shekels.

Cette correction brutale à Tel Aviv reflète un double phénomène : la chute de la demande pour les grands biens — souvent liés à des investissements ou à des acquéreurs fortunés — et la recomposition des priorités des ménages, qui considèrent désormais d’autres villes plus accessibles. Alors que l’ensemble du pays évolue en mosaïque, la capitale économique traverse une zone de turbulences qui pourrait redessiner durablement le paysage immobilier israélien.

ActuJ