Dans un entretien accordé à Bloomberg, alors que le Hezbollah tente de se réorganiser et que l’armée libanaise peine à l’en empêcher, Nawaf Salam rappelle l’offre formulée il y a plusieurs semaines par le président Joseph Aoun : ouvrir un dialogue avec Israël sur les différends frontaliers et le retrait des zones que Tsahal occupe encore dans le sud du Liban. Il affirme croire en la possibilité d’un règlement diplomatique, en s’inspirant de l’accord sur la frontière maritime conclu en 2022 sous médiation américaine. « C’est un mystère pour moi : ils disent vouloir négocier, et lorsque nous exprimons notre disponibilité, ils refusent de nous rencontrer », déclare-t-il. « J’évoquerai cela avec les Américains. »
Selon Salam, les plans pour sécuriser et “démilitariser” le sud du Liban progressent « comme prévu ». L’armée libanaise renforcerait graduellement sa présence, notamment dans les zones proches de la frontière.
Il assure que la première phase du programme visant à neutraliser l’armement du Hezbollah — lequel s’y oppose catégoriquement — doit s’achever d’ici la fin du mois.
Le Hezbollah accepterait de se retirer du sud, mais refuse de désarmer à Beyrouth et dans d’autres régions du pays.
Salam affirme qu’Israël ne respecterait pas entièrement les conditions de la trêve, en maintenant cinq positions militaires le long de la frontière. Selon lui, ces postes n’auraient plus aucune utilité stratégique à l’ère des drones et des satellites : « Ces positions n’ont aucune valeur militaire. Elles servent seulement de moyen de pression sur les Libanais ».
Il reconnaît toutefois que l’armée libanaise manque de ressources pour agir plus rapidement. « Il faut recruter davantage, équiper nos unités correctement et augmenter les salaires », explique-t-il, tout en appelant à un soutien international accru.
Le Premier ministre affirme coopérer avec la France et l’Arabie saoudite pour organiser une conférence de donateurs destinée à soutenir la reconstruction et la stabilisation du pays. Parallèlement, le gouvernement avance sur un projet de loi visant à combler un déficit colossal de quelque 80 milliards de dollars dans le secteur financier — un pas indispensable pour débloquer l’aide du FMI.