Israël

Peine de mort pour les terroristes : débat électrique au cabinet, le Shin Bet et Tsahal apportent un soutien de principe

Réuni hier soir, le cabinet israélien a débattu de la loi instaurant la peine de mort obligatoire pour les terroristes. Le Shin Bet et Tsahal ont exprimé un soutien clair, y voyant un outil « très dissuasif », tandis que d’autres ministres ont soulevé des questions éthiques et juridiques.

3 minutes
21 novembre 2025

ParDelphine Miller

Peine de mort pour les terroristes : débat électrique au cabinet, le Shin Bet et Tsahal apportent un soutien de principe
Cabinet (GPO)

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La discussion autour de la loi sur la peine de mort pour les terroristes, présentée par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a enflammé la réunion du cabinet jeudi soir. Ben Gvir a qualifié le texte de « loi historique et importante » susceptible, selon lui, « d’apporter une dissuasion réelle, d’empêcher de nouveaux enlèvements et d’assurer justice », évoquant notamment les meurtriers de la famille Fogel comme symbole de la nécessité d’un tel instrument.

Interrogé par le ministre Dudi Amsalem, le directeur du Shin Bet, David Zini, a confirmé la position des services de sécurité intérieure : « Oui. C’est un outil très dissuasif. Pour nous, c’est une punition qui dissuadera. » Il s’est gardé d’entrer dans les considérations politiques ou juridiques, mais a affirmé sans ambiguïté que cette mesure renforcerait la sécurité.

Du côté de Tsahal, un représentant a présenté la position du Chef d’État-Major Eyal Zamir : « Il n’y a pas d’objection de principe à la loi sur la peine de mort pour les terroristes. Cette position est validée par le Chef d’État-Major. » L’armée soutient toutefois l’introduction d’une marge de discrétion afin que la peine ne soit pas automatiquement appliquée dans tous les cas.

Cette question de la discrétion judiciaire a été soulignée par le secrétaire du gouvernement, qui s’interroge sur la pertinence d’une sanction obligatoire. Ben Gvir s’y est opposé fermement, estimant que sans obligation légale, les autorités judiciaires ne l’appliqueraient jamais : « Nous savons tous qu’ils ne demanderont jamais la peine de mort. Je ne leur fais pas confiance. »

La ministre Gila Gamliel a mis en garde contre un effet collatéral possible : « Mais les citoyens juifs pourraient aussi être exécutés. » Ben Gvir a répliqué : « Quiconque agit contre le renouveau du peuple juif. » Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a renchéri : « Oui, un Juif qui agit pour l’Iran et commet des meurtres contre l’État d’Israël pourrait être exécuté. »

À la marge du débat central, le cabinet a également décidé de créer une petite équipe ministérielle chargée d’avancer sur la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza. Ce groupe comprendra notamment les ministres Smotrich, Ben Gvir, Gideon Sa’ar et Yariv Levin.

Entre impératif sécuritaire, tensions politiques et dilemme moral, la coalition avance sur un texte qui promet de continuer à diviser, tout en reflétant un consensus clair des services de sécurité sur son potentiel dissuasif.