C’est une fermeture aussi rapide qu’inattendue. La Gaza Humanitarian Foundation (GHF), arrivée en mai et devenue l’un des plus grands distributeurs d’aide dans Gaza, met fin à toutes ses activités après avoir fourni plus de 187 millions de repas. Officiellement, son directeur exécutif John Acree affirme que les organismes chargés de la période post-cessez-le-feu « adopteront et étendront le modèle du GHF », d’où l’idée d’une « mission accomplie ». Mais les raisons profondes de ce départ soudain sont plus complexes.
Depuis des mois, la fondation subissait des pressions internationales intenses. Plusieurs organismes liés à l’ONU l’accusaient d’un modèle de distribution « non neutre ». À cela s’ajoutaient des critiques sur la transparence de ses financements et son lien perçu avec les États-Unis, qui ont alimenté un climat diplomatique hostile.
Le GHF a également fait face à des violences répétées sur le terrain. Certains de ses centres ont été pris d’assaut par des foules, des convois humanitaires ont été attaqués ou caillassés, et des membres du personnel ont dû être évacués en urgence face à des agressions parfois armées. Plusieurs sites ont dû fermer temporairement faute de conditions de sécurité minimales.
Entre critiques internationales, risques sécuritaires et violences directes, le maintien du GHF à Gaza était devenu intenable. Officiellement, l’organisation parle de « mission accomplie ». Officieusement, elle quitte l’enclave car elle n’était plus en mesure d’y opérer dans des conditions sûres et soutenues.