Cette monnaie numérique d’État -CBDC- serait, a précisé le gouverneur de la Banque d'Israël, Amir Yaron, « une obligation directe du banque centr e, donc un instrument totalement dépourvu de risque », à la différence des stablecoins privés adossés à des entités commerciales.
Lors d’une conférence dédiée à l’avenir des paiements, Yaron a décrit un paysage financier en mutation rapide, où les monnaies stables gagnent du terrain. Ces jetons numériques, généralement rattachés au dollar, fonctionnent déjà comme un véritable service financier, mais soulèvent plusieurs défis : la nécessité d’un adossement à 100 % de réserves liquides, la qualité des actifs utilisés comme garantie, ,le risque de tensions en cas de rachats massifs, et la question du rendement, qui pourrait transformer ces jetons en produits d’investissement nécessitant une régulation renforcée.
Le gouverneur a rappelé que les stablecoins seront d’abord supervisés par l’Autorité des marchés financiers, mais pourraient passer sous la supervision de la Banque d’Israël s’ils atteignent une importance systémique. Parallèlement, Yaron a présenté les réformes déjà menées pour moderniser l’écosystème israélien des paiements : migration du système national au standard international ISO 20022, ouverture accrue aux acteurs non bancaires, généralisation du protocole EMV et développement des paiements instantanés.
Il a conclu en réaffirmant que le projet de shekel numérique reste à l’étude. Un tel instrument pourrait, selon lui, accroître l’efficacité, la concurrence et la résilience du système de paiements, tout en offrant une plateforme publique pour l’innovation du secteur privé. Aucune décision finale n’a toutefois encore été prise.