Une vive controverse secoue le Liban après la diffusion, par des médias proches du régime iranien, d’allégations affirmant qu’un tiers des soldats libanais appartiendrait également au Hezbollah. Des propos attribués à Hossein Mohammadi Sirat, universitaire iranien s’exprimant sur un site affilié au guide suprême Ali Khamenei, ont embrasé la scène politique libanaise. Beyrouth a réagi avec fermeté, dénonçant une tentative visant à « nuire à la crédibilité de l’armée » dans une période particulièrement fragile pour le pays.
Dans un communiqué inhabituel, l’armée libanaise a rejeté catégoriquement ces affirmations, assurant que tous ses soldats « adhèrent à une doctrine militaire claire et sont loyaux uniquement à l’institution et à la nation ». Elle appelle à cesser de diffuser des « fausses informations » susceptibles d’affaiblir la seule institution encore perçue comme un pilier de stabilité. Plusieurs médias locaux, dont MTV Liban, accusent l’Iran « d’inciter Israël » contre l’armée en alimentant des récits délégitimants.
Cette polémique intervient alors que les tensions entre Beyrouth et Téhéran se renforcent. Le nouveau président libanais Joseph Aoun tente de consolider l’autorité de l’État face à l’influence du Hezbollah, tandis que le ministre des Affaires étrangères Youssef Raji multiplie les critiques contre les ingérences iraniennes. Raji a déjà interpellé son homologue iranien Abbas Araghchi, l’accusant de proclamer la non-ingérence tout en laissant ses conseillers « dicter ce qui importe au Liban ».
Téhéran tente d’apaiser. Selon l’agence Tasnim, Araghchi a adressé à Beyrouth un message réaffirmant le soutien iranien à la « souveraineté et à l’unité nationale » du Liban, et invitant Raji à Téhéran pour discuter des enjeux régionaux. Mais ces assurances peinent à calmer la colère à Beyrouth, où beaucoup voient dans ces déclarations une nouvelle tentative de fragiliser l’armée au moment où elle s’efforce de réaffirmer son rôle face au Hezbollah.