Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a annoncé que l'armée libanaise "achèvera le processus de désarmement au sud du fleuve Litani d'ici la fin de l'année, à l'exception des zones contrôlées par Israël". Ces déclarations, faites lors d'une interview accordée à la chaîne qatarie Al-Arabi, interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre le Liban et Israël et des pressions accrues des Etats-Unis.
Concernant le comité de surveillance mis en place pour superviser l'application du cessez-le-feu, auquel participent un responsable civil libanais et un représentant du Conseil national de sécurité israélien, Nawaf Salam a indiqué que d'autres civils pourraient être intégrés aux négociations si nécessaire. Le chef du gouvernement libanais a toutefois jugé prématurés les propos israéliens sur une éventuelle coopération économique, précisant qu'elle n'interviendrait qu'après la signature d'un accord de paix.
Un message de paix israélien adressé aux Libanais
Dans une démarche inhabituelle, l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter, proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a publié une interview sur le site libanais anglophone "This is Beirut". Il y affirme que le désarmement du Hezbollah et la séparation du Liban de l'Iran pourraient ouvrir "une porte vers la paix, la croissance économique et des opportunités partagées" pour les deux pays.
S'adressant directement aux citoyens libanais, Yahiel Leiter a déclaré : "Nous aspirons à la paix avec vous. Nous voulons vivre en paix et en harmonie avec vous. Votre territoire ne nous intéresse pas, seule notre sécurité compte." L'ambassadeur a expliqué qu'Israël réagissait uniquement aux menaces pour assurer la sécurité de ses citoyens.
Selon le diplomate, la majorité des Libanais, à l'instar des musulmans modérés, souhaitent vivre en harmonie avec l'Occident plutôt que de le combattre. "Ils en ont assez, il faut donc aller de l'avant", a-t-il affirmé, ajoutant que la question des points de passage frontaliers visait uniquement à garantir la sécurité israélienne.
"Nous ne voulons pas agir contre le Liban. Nous ne voulons pas nuire aux civils. Nous voulons agir contre le Hezbollah, contre ceux qui lancent des roquettes et menacent l'existence de notre État", a poursuivi l'émissaire israélien. Il a dénoncé ceux qui "agissent pour le compte du régime iranien et défendent un agenda politico-religieux visant à éliminer l'État d'Israël".
Concluant son message, Yahiel Leiter a exprimé l'espoir que 2026 devienne "l'année des Accords d'Abraham 2.0" et que les deux pays vivent "en paix et en harmonie".
Ces déclarations interviennent quelques jours après une rencontre historique à Naqoura, dans le sud du Liban, entre un représentant du Conseil national de sécurité israélien et un représentant du gouvernement libanais. Cette réunion a révélé l'existence de négociations visant à résoudre les différends entre les deux pays.