Présentés ce matin au musée Eretz Israël de Tel-Aviv, où l’exposition ouvrira au public dès vendredi, les clichés primés reflètent les événements qui ont bouleversé Israël et la région au cours de l’année écoulée : le retour des otages détenus à Gaza, la confrontation directe avec l’Iran, l’intensification du front nord, les manifestations des ultraorthodoxes contre la conscription, la violence en Judée-Samarie mais aussi cette aspiration fragile à une normalité simple, presque anodine, dans un quotidien marqué par la tension.
Quelque 7 000 œuvres ont été soumises au jury. 82 travaux — photographies uniques, séries et vidéos — réalisés par 64 photographes ont été retenus et seront exposés.
Photo de l’année
Le cliché primé d’Itay Ron a été pris en avril dernier à Kifl Harès, lors d’une hiloula organisée autour du site traditionnellement identifié comme la tombe de Josué Ben Noun. Pendant ces rassemblements, le village est placé sous couvre-feu : les habitants restent confinés chez eux tandis que des milliers de fidèles circulent librement, sous la protection de centaines de soldats et de policiers des gardes-frontières.

Série de l’année : une communauté contrainte à l’exil
Le prix de la Série de l’année a été décerné à Avishay Mohar, membre du collectif Activestills, pour un travail documentant l’expulsion d’une communauté bédouine de 150 habitants du village de Ma’ayer a-Dhir, à l’est de Ramallah. Après la création d’un avant-poste à proximité, les habitants ont été menacés et contraints d’abandonner leurs maisons. Lors de l’évacuation, des habitants des implantations ont envahi le village,blessant plusieurs habitants. Mohar a lui-même déclaré avoir été agressé et dépouillé de son matériel. L’enquête policière a été close deux semaines plus tard, faute d’identification des agresseurs.

Vidéo, actualité et société
Dans la catégorie Vidéo, le prix « Shomrim » a été attribué à Or Sit pour deux réalisations : Le dernier voyage de Shiri, Ariel et Kfir Bibas, retraçant le cortège funéraire des trois membres de la famille Bibas, accompagné par des dizaines de milliers de personnes, et des manifestations ultraorthodoxes contre la conscription, sur fond d’arrestations de déserteurs et de débats parlementaires.
En Actualité, le premier prix revient à Shir Torem pour un cliché devenu emblématique d’Einav Zangauker, figure centrale de la lutte pour la libération de son fils Matan, ex-otage à Gaza, photographiée lors d’une cérémonie symbolique sur la place des Otages à Tel-Aviv.

Les autres catégories — société et communauté, religion et foi, nature et environnement, sport, urbanisme et culture — brossent un panorama complet de la société israélienne en 2025 : funérailles à Gaza, pèlerinages religieux, parenthèses de répit après un cessez-le-feu, mobilisations populaires et entraînements militaires à l’arrière du front.

Enterrement de Libi, 19 ans, qui travaillait pour le ministère de la Défense comme opérateur d’engins de chantier, tué à Gaza lorsque son tracteur a roulé sur un engin explosif.