L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair ne siégera finalement pas au sein du "conseil de paix" que Donald Trump souhaite établir pour superviser l'avenir de Gaza, rapporte le Financial Times ce lundi. Sa candidature se heurte au véto de plusieurs pays arabes et musulmans, qui lui reprochent notamment son soutien à l'invasion américaine de l'Irak en 2003.
Fin septembre, lors de la présentation de son plan en 20 points visant à mettre fin à la guerre à Gaza, Donald Trump avait pourtant désigné Blair comme "un homme très bien", seul nom cité explicitement par le président américain. L'ancien dirigeant travailliste avait alors salué une initiative "audacieuse et intelligente" et s'était déclaré prêt à rejoindre ce conseil que Trump envisage de présider.
Plusieurs obstacles se dressent contre cette nomination. Au premier rang figure l'héritage irakien de Blair : son soutien indéfectible à l'intervention militaire américaine de 2003 reste une plaie ouverte dans le monde arabe et musulman. Des inquiétudes ont également été exprimées quant à une possible marginalisation des Palestiniens au sein de cette instance.
Conscient de ces résistances, Trump reconnaissait dès octobre qu'une opposition pourrait se manifester : "J'ai toujours apprécié Tony, mais je veux m'assurer que son choix soit accepté par tous."
Un rôle alternatif en coulisses
Selon une source proche de Blair interrogée par le Financial Times, l'ancien Premier ministre n'intégrerait donc pas le "conseil de paix" composé de hauts dirigeants. Il pourrait néanmoins participer à un comité exécutif plus restreint, aux côtés de Jared Kushner, gendre de Trump, de l'envoyé américain au Moyen-Orient Steve Witkoff, ainsi que de personnalités arabes et occidentales.
Une autre source impliquée dans les négociations suggère que Blair conserverait malgré tout une influence dans la future structure de gouvernance de Gaza : "Les Américains l'adorent, et les Israéliens aussi."
Depuis qu'il a quitté Downing Street en 2007, Tony Blair n'a jamais délaissé le Moyen-Orient. Il a d'abord été l'envoyé du Quartet pour la paix (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU), avant de travailler de manière indépendante, depuis un an, sur des plans pour l'après-guerre à Gaza.