Sécurité

Les occasions ratées d'éliminer Sinwar et Deif

Devant la commission Turgeman, plusieurs officiers de Tsahal ont décrit comment plusieurs occasions d'éliminer Yahya Sinwar et Mohamed Deif ont été manquées avant le 7 octobre.

2 minutes
9 décembre 2025

ParGuitel Benishay

Les occasions ratées d'éliminer Sinwar et Deif
Photo by Abed Rahim Khatib/Flash90

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Des officiers supérieurs de l'armée israélienne ont témoigné devant la commission d'enquête dirigée par le général Sami Turgeman, révélant les scénarios qui auraient pu changer le cours de l'histoire avant le 7 octobre.

À au moins deux reprises, Israël aurait eu la possibilité de frapper au cœur de la direction du Hamas en éliminant Yahya Sinwar et Mohamed Deif mais le pouvoir politique aurait bloqué ces initiatives par crainte d'une escalade.

Les témoignages recueillis indiquent que le commandement sud de l'armée israélienne avait élaboré en 2022, puis à nouveau en 2023, un plan opérationnel d'envergure visant à éliminer les deux chefs terroristes, architectes des massacres du 7 octobre.

Ce plan comprenait également l'élimination d'autres cadres de l'organisation terroriste, ainsi que la destruction d'infrastructures militaires et même une brève incusion terrestre de Tsahal dans la Bande de Gaza.

Toutefois, les autorités politiques - de Bennett et Lapid à Netanyahou - se sont abstenues d'approuver l'opération, privilégiant une stratégie d'apaisement afin d'éviter toute escalade dans la Bande de Gaza.

Ainsi, à la suite d'un attentat à la hache dans la localité d'Elad, le jour de Yom Haatsmaout en 2022, qui a fait quatre morts, le Shin Bet a recommandé de procéder à l'élimination de Sinwar, qui avait profité de l'occasion pour appeler au meurtre de Juifs. Mais le chef d'état-major de l'époque, Aviv Kohavi aurait convaincu le Premier ministre Bennett de ne pas suivre cette recommandation. La conception était de faire une distinction entre la Judée-Samarie et la Bande de Gaza et de maintenir le pouvoir du Hamas à Gaza que l'on pensait faible et dissuadé de faire la guerre à Israël.

Les dépositions révèlent également que même lorsque le chef d'état-major avait donné son accord pour une planification préliminaire, l'échelon politique n'a jamais pris de décision finale, bloquant ainsi l'avancement de l'opération.

Des officiers de haut rang ayant témoigné devant la commission ont qualifié ces occasions manquées de conséquence d'une conception erronée, qui "a conduit à l'annulation d'initiatives qui auraient pu changer le cours des événements".