L’Islande a officiellement annoncé mercredi soir qu’elle ne participerait pas à l’Eurovision 2026, en réaction à la décision de l’Union européenne de radio-télévision de maintenir Israël dans la compétition. Le diffuseur public islandais RÚV met ainsi sa menace à exécution et rejoint le mouvement initié par l’Espagne, l’Irlande, la Slovénie et les Pays-Bas.

« Au vu du débat public dans le pays et des réactions à la décision de l’EBU prise la semaine dernière, il est clair que notre participation à l’Eurovision n’apporterait ni joie ni paix », a expliqué RÚV dans un communiqué officiel. Une prise de position qui acte une rupture nette avec le concours, pourtant très populaire en Islande.

Cette décision intervient après l’assemblée générale semestrielle de l’EBU, au cours de laquelle les diffuseurs membres ont validé une modification du règlement tout en confirmant la participation d’Israël à l’édition 2026. Un choix qui a exacerbé les divisions internes au sein de l’organisation.

Si l’Islande n’a jamais été un acteur majeur du conflit israélo-palestinien, elle adopte depuis plusieurs années des positions très critiques à l’égard d’Israël sur la scène internationale. Cette attitude relève davantage d’une orientation politique et diplomatique — marquée par un fort soutien à la cause palestinienne et par un discours axé sur les droits humains — que d’un antisémitisme institutionnel. Plusieurs épisodes ont néanmoins contribué à entretenir un climat de tension : en 2011, l’Islande est devenue le premier État d’Europe occidentale à reconnaître officiellement l’État de Palestine; En 2015, le conseil municipal de Reykjavik a voté un boycott de l’ensemble des produits israéliens, une décision rapidement amendée et limitée aux implantations, après avoir été dénoncée comme discriminatoire, y compris au sein du pays et en 2019, les représentants islandais à l'Eurovision avaient brandi une bannière pro-palestinienne en direct lors de la retransmission, en violation des règles du concours.