Avec un score de 84 points sur 100, Hod Hasharon ravit la première place à Givataïm, qui menait le classement en 2024 et se classe désormais deuxième avec 80 points. Cette progression s’explique notamment par un renforcement du contrôle municipal sur les contenus éducatifs dans les écoles publiques et par un soutien accru aux « communautés diverses », en particulier non-orthodoxes.
Les auteurs du rapport rédigé par le mouvement Israel Hofshit -Israël libre- sous supervision académique, notamment du professeur Amit Schechter de l'Université Ben-Gourion, soulignent l’importance de cette vigilance dans un contexte où certaines associations religieuses, via des programmes nationaux, promeuvent dans les établissements scolaires des messages controversés : retour à la religion, opposition au service militaire des femmes, discours hostiles à la communauté LGBT ou promotion de la séparation hommes-femmes.
La troisième place est partagée par Tel-Aviv et Ramat Hasharon, avec 78 points chacune. Ramat Hasharon enregistre l’une des plus fortes progressions de l’année, gagnant dix points et cinq places, grâce à une ouverture accrue du commerce le samedi, un meilleur dialogue avec les courants juifs pluralistes et un contrôle renforcé des contenus éducatifs. Sans la suspension de son registre municipal des couples, la ville aurait même pu accéder à la première place.
L’indice met en lumière de profondes disparités entre les villes. Ashkelon signe la plus forte progression, passant de la 23ᵉ à la 16ᵉ place. À l’inverse, Bat Yam et Petah Tikva enregistrent la chute la plus brutale, chacune reculant de onze places, pour se retrouver respectivement aux 26ᵉ et 28ᵉ rangs.
Le cas le plus frappant reste cependant Netivot, intégrée pour la première fois au classement et immédiatement reléguée à la dernière place avec 3 points seulement. La municipalité finance de nombreux pèlerinages religieux orthodoxes, n’offre aucune protection contre l’exclusion fondée sur le genre et impose une séparation stricte des horaires dans ses deux piscines municipales. C’est la première fois, en huit ans d’indice, qu’une ville non haredi obtient un score aussi bas.
L’indice évalue 40 villes israéliennes selon 11 critères, parmi lesquels :
transports publics et commerce le samedi,
alternatives à l’inhumation religieuse,
présence d’organisations religieuses dans l’enseignement public,
subventions pour la baignade en non-mixité,
composition des conseils religieux,
reconnaissance de formes de mariage civil,
attitude envers la communauté LGBT,
pluralisme religieux et soutien aux courants non orthodoxes,
budgets alloués aux services religieux,
règles concernant les événements en non-mixité.
Les 10 villes les plus libérales :
Hod Hasharon
Givataïm
Ramat Hasharon / Tel-Aviv
Herzliya
Modiin-Maccabim-Reout
Kfar Saba
Ramat Gan
Raanana / Kiryat Bialik
Rishon LeZion
Holon
Les 10 villes les moins libérales ;
Jérusalem
Hadera
Yavne
Ramla
Lod
Beit Shemesh
Dimona
Rosh HaAyin
Kiryat Gat
Netivot
Pour Uri Keidar, directeur général de Israel Hofshit, l’enjeu dépasse le simple classement. « Face au gouvernement le plus religieux et le plus radical que le pays ait connu, qui cherche à faire basculer Israël vers un modèle plus sombre, les autorités locales constituent l’un des derniers remparts pour les citoyens qui veulent vivre dans un État à la fois juif, démocratique, libéral et libre »..