Vie politique

La Banque d'Israël contre la loi sur la conscription

La Banque d'Israël critique sévèrement le projet de loi sur la conscription des orthodoxes.

2 minutes
11 décembre 2025

ParGuitel Benishay

La Banque d'Israël contre la loi sur la conscription
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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La Banque centrale israélienne a publié ce jeudi une analyse économique remettant en question l'efficacité du projet de loi sur la conscription actuellement examiné par la commission de la Défense. Selon elle, un élargissement substantiel du recrutement des hommes orthodoxes pourrait faire économiser à l'économie israélienne entre 9 et 14 milliards de shekels par an. Elle reproche au texte législatif dans sa mouture actuelle de n'apporter aucun changement significatif.

Les estimations de la Banque d'Israël révèlent qu'un mois de service pour un réserviste trentenaire représente un coût économique d'environ 38000 shekels. Près de 80% de cette somme correspond à la perte directe de production durant la période de mobilisation, le solde reflétant l'impact différé sur la croissance de la productivité due à l'interruption de carrière et au gel des promotions.

À l'inverse, soutient l'institution, le coût économique du recrutement d'un jeune orthodoxe pour le service obligatoire s'avère dérisoire, puisque dans la majorité des cas, l'enrôlement ne se substitue pas à une activité professionnelle. Plus encore, la Banque centrale estime que la conscription pourrait stimuler l'intégration de ces jeunes hommes sur le marché du travail.

Les calculs que la Banque d'Israël a effectué démontrent qu'un service de 32 mois pour un jeune orthodoxe générerait un bénéfice économique d'environ 22000 shekels mensuels, à condition que son taux d'emploi post-service rejoigne celui des Israéliens juifs non orthodoxes.

La Banque d'Israël pointe deux défaillances qui selon elles rendent la loi mauvaise. Premièrement, elle considère que les quotas de recrutement effectifs demeurent trop modestes et ne représentent qu'une augmentation marginale par rapport à la situation actuelle. Deuxièmement, les mécanismes incitatifs prévus par la loi manquent d'efficacité, selon elle. La Banque centrale estime qu'ils seront probablement insuffisants pour atteindre même ces objectifs pourtant limités.

Autre bémol: la Banque d'Israël juge le mécanisme de sanctions dérisoire.

Elle conclut en affirmant que l'adoption du projet de loi dans sa forme actuelle risque de perpétuer le fardeau économique considérable découlant du recours massif aux réservistes.