Dans une interview diffusée mercredi sur Al Jazeera, Khaled Meshaal, l'un des principaux dirigeants du Hamas encore en vie, s'est félicité de l'affaiblissement d'Israël sur la scène internationale et a exprimé ses positions sur le plan de paix Trump pour Gaza.
Selon lui, une majorité de jeunes Américains âgés de 18 à 21 ans soutenaient non seulement la cause palestinienne, mais participaient activement à ce qu'il qualifie de "résistance".
Selon Meshaal, la cause palestinienne a enregistré des gains significatifs dans l'opinion publique internationale. Il souligne la mobilisation dans les rues, sur les campus universitaires et au sein des partis politiques, s'étendant de l'Europe à l'Amérique latine, en passant par l'Afrique et l'Asie.
Le chef du Hamas met également en avant le fait que l'image d'Israël s'est considérablement détériorée ces dernières années auprès de cette tranche d'âge. Il accuse l'État hébreu d'avoir révélé son "visage le plus sombre, alors qu'il se présentait autrefois comme un État démocratique et pionnier de la civilisation occidentale au Moyen-Orient".
Meshaal a notamment fait référence au mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale à l'encontre du Premier ministre Benyamin Netanyahou, qualifiant Israël d'auteur de massacres qu'il compare à un "véritable Holocauste".
Interrogé sur la question du désarmement, Meshaal a réaffirmé le refus catégorique du Hamas de rendre les armes. Selon lui, le désarmement est contraire à la culture du peuple palestinien, les armes représentant "l'esprit de résistance" et un moyen de protection sous occupation.
Désarmer les Palestiniens reviendrait à leur "arracher l'âme", a-t-il déclaré, ajoutant que le véritable danger provient des "forces d'occupation" israéliennes et non de Gaza.
Position sur l'administration Trump et les forces internationales
Le dirigeant du Hamas s'est dit confiant quant à la possibilité de convaincre l'administration Trump du bien-fondé de son approche, indiquant que des médiateurs sont en discussion avec Washington. Il attribue l'issue prochaine du conflit à la "résistance" des combattants et à la pression internationale.
Concernant la Force internationale de stabilisation proposée dans le cadre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump, Mashaal a exprimé son opposition à toute mission visant à "imposer la paix" ou à désarmer les groupes palestiniens.
Il a précisé que toute présence de forces internationales serait perçue, selon la culture palestinienne, comme une "puissance occupante". Leur rôle devrait se limiter à empêcher les forces israéliennes de pénétrer à Gaza, sans quoi il s'agirait d'une "transformation de l'occupation israélienne".
Mashaal a révélé que le Hamas, en coordination avec l'Égypte, avait identifié un groupe de technocrates capables d'administrer Gaza. Il a mentionné huit personnes "compétentes et représentatives de la diversité de la société gazaouie", qui pourraient s'appuyer sur les forces de police locales.
Sur la question de la normalisation des relations entre Israël et le monde arabo-musulman, le chef du Hamas estime qu'elle est désormais plus éloignée qu'avant le 7 octobre. Il a critiqué les accords d'Abraham, qu'il perçoit comme une tentative de l'administration Trump de "sauver Israël de lui-même" et de "préserver sa réputation".