Le public a répondu présent. SOLD OUT, malgré les temps difficiles, malgré tout. Une déclaration d’amour puissante, adressée au club après des mois de critiques, d’incertitudes et de frustration. Dès le premier tir de L.J. Walker, la salle a explosé.. Pour une première à domicile, Walker a offert exactement ce que la salle attendait : un tueur, un joueur qui dicte le tempo et réveille un club tout entier. Cette saison, le sort de Maccabi passera par lui.
Le contexte, lui, est inédit dans l’histoire du club : pour la première fois depuis 55 ans, Maccabi Tel-Aviv vit clairement dans l’ombre du Hapoël Tel-Aviv. Plus riche, plus armé, mieux structuré : le rival rouge a pris l’ascendant, au point d’être considéré comme favori incontestable pour le titre. Même dans la fameuse saison du séisme de 1993, Maccabi avait encore le statut de patron du basket israélien. Pas cette fois. C’est dire à quel point la victoire d’hier, 92-84, même face à une Villeurbanne très moyenne, comptait comme un acte symbolique plus qu’un simple match. En fin de rencontre, les supporters ont scandé longuement le nom d’Oded Katash, l'entraîneur du Maccabi.

Et puis il y a eu le moment qui a tout dépassé : l’ovation bouleversante pour Omri Miran, ex-otage à Gaza. Après 738 jours d’enfer, il a foulé le parquet, submergé par l’émotion. “J’ai tant rêvé de cet instant”, a-t-il lancé aux tribunes debout, scandant son nom. À cet instant précis, plus que le retour de l’EuroLeague, c’est un morceau d’Israël qui se recollait.
Un match de basket a rarement autant signifié. Hier soir, la Menora Arena n’a pas seulement accueilli une rencontre européenne : elle a offert à un pays meurtri un souffle, une respiration, une promesse que tout pourrait revenir comme avant, ou presque.