Dans son éditorial hebdomadaire dans les colonnes d'Israël Hayom, le journaliste Amit Segal propose une solution originale pour permettre au Président Herzog de se sortir du casse-tête que représente pour lui la demande de grâce de Binyamin Netanyahou.
''Eh bien, voici la proposition pour avoir le beurre et l'argent du beurre'', écrit Segal, ''Netanyahou a été mis en examen dans trois affaires. L'affaire des cadeaux, soit l'affaire 1000, considérée par l'accusation comme la plus solide de toutes ; l'affaire des conversations avec Mozes, l'affaire 2000, que l'accusation a accepté d'abandonner complètement dans le cadre d'un accord de plaider-coupable ; et l'affaire Walla-Bezeq, l'affaire 4000. Le tribunal a clairement exprimé son opinion en recommandant à l'accusation de retirer l'accusation de corruption. L'une des grandes frustrations d'Herzog, qui l'a amené à envisager la grâce, est le refus orgueilleux de l'accusation de considérer la proposition tout en prolongeant le procès indéfiniment, sans aucun objectif''.
Le journaliste estime donc qu'Herzog devrait gracier Netanyahou de l'accusation de corruption dans l'affaire 4000 puisque les juges ont déjà indiqué qu'elle ne tiendrait difficilement mais aussi de l'accusation de fraude et d'abus de confiance dans l'affaire 2000.
''Ainsi, (le Président) agirait à la fois au-delà de ce qui est requis par la loi et dans le cadre de celle-ci. Herzog ne ferait en somme qu'apposer un sceau présidentiel sur un acte juridiquement presque déjà acquis'', soutient Amit Segal.
Comme Netanyahou a déjà terminé de témoigner dans l'affaire 1000, s'il est gracié pour les deux autres accusations, son témoignage deviendra superflu et il pourra se consacrer pleinement aux affaires nationales, explique le journaliste.
''Même s'il reste nécessaire de maintenir l'accusation d'abus de confiance dans l'affaire Walla-Bezeq, il sera possible d'espacer son témoignage à une fois par semaine et d'éviter la situation complètement folle dans laquelle le chef d'état-major se trouve chez lui jusqu'à une heure du matin le dimanche, car le lendemain matin commence une série de trois jours de témoignage'', résume Segal.
Et de conclure qu'une telle solution n'accentuera pas la fracture au sein du peuple concernant la grâce du Premier ministre car il s'agit uniquement d'un acquittement partiel. ''Cela raccourcira le procès de plus d'un an, réduira considérablement le temps nécessaire aux plaidoiries finales et à la rédaction du jugement, et conduira à un verdict rapide'', souligne Segal. ''Si le président ne peut pas mettre fin à ce film cauchemardesque, il peut au moins appuyer sur le bouton avance rapide''.