L’élimination de Raed Saad, considéré comme le numéro deux de la branche militaire du Hamas, marque une nouvelle étape dans l’affaiblissement de la hiérarchie du mouvement terroriste dans la bande de Gaza. Plusieurs figures clés ont toutefois survécu aux frappes israéliennes et continuent de jouer un rôle central au sein de l’organisation.
Izz ad-Din al-Haddad, nouveau chef militaire
À la tête de la branche militaire du Hamas se trouve désormais Izz ad-Din al-Haddad, qui a progressivement gravi les échelons après les assassinats successifs de Muhammad Deif, de son adjoint Marwan Issa et de Muhammad Sinwar.
Avant la guerre, al-Haddad commandait la brigade de la ville de Gaza. Selon des sources arabes, il faisait partie du cercle restreint informé à l’avance de l’attaque du 7 octobre et aurait joué un rôle déterminant dans sa planification.
Ces derniers mois, des témoignages ont révélé qu’il avait modifié son apparence pour échapper aux traques, teignant ses cheveux et rasant sa barbe. D’anciens otages ont également indiqué qu’il parlait hébreu et communiquait directement avec eux. Deux de ses fils, membres de la force Nukhba, ont été tués durant la guerre.
Muhammad Odeh, l’ombre du renseignement
Autre figure clé toujours en vie, Muhammad Odeh dirige le quartier général du renseignement du Hamas à Gaza. Peu d’informations filtrent sur son parcours, mais sa fonction l’a placé au cœur de la préparation de l’attaque du 7 octobre.
Avant la guerre, il apparaissait sur des documents internes aux côtés de Muhammad Deif et du porte-parole du Hamas, Abu Obeida. Après l’élimination d’Ahmed Ghandour, Odeh aurait été contraint d’assumer le commandement de la brigade du nord de Gaza.
Les survivants du sommet politique
Deux figures politiques de premier plan du Hamas n’ont pas été éliminées. La première est Tawfiq Abu Naim, ancien chef des forces de police à Gaza et proche collaborateur de Yahya Sinwar.
La seconde est Mahmoud al-Zahar, membre fondateur du Hamas et du bureau politique à Gaza. Âgé de 80 ans, son rôle actuel reste flou, les évaluations de son influence divergeant selon les sources.
Commandants de terrain toujours actifs
Parmi les vétérans militaires encore en vie figure Hussein Fayyad, connu sous le nom d’Abu Hamza, commandant de l’unité de Beit Hanoun. Il a survécu à au moins deux tentatives d’assassinat, dont l’une a coûté la vie à plusieurs membres de sa famille. Bien que l’armée israélienne ait annoncé sa mort au début du conflit, Fayyad est réapparu durant le cessez-le-feu.
Un autre commandant, Haitham al-Khawajari, responsable de l’unité du camp de Shati, avait lui aussi été déclaré mort avant d’apparaître publiquement lors d’une cérémonie de propagande organisée pour la libération d’otages.
Enfin, en octobre, le nom de Muhand Rajab a émergé. Selon des sources arabes, il a été nommé commandant de la brigade de Gaza pour remplacer al-Haddad, ce dernier ayant pris la direction de l’ensemble de la branche militaire. D’autres nominations similaires auraient eu lieu afin de combler les pertes subies par le Hamas au cours du conflit.