Depuis plusieurs semaines, une série d’affiches est visible dans de nombreuses gares, stations de transport et lieux publics à travers Israël. Elles montrent des familles israéliennes souriantes, parents et jeunes enfants réunis, parfois avec une mère ou un père en uniforme de Tsahal. Le message, sobre, se limite à quelques mots : « Merci pour votre dévouement », accompagné du nom de la famille, puis signé simplement : « Tsahal ».
Cette campagne institutionnelle, en cours à l’échelle nationale, se distingue par son choix de représentation. Aucun décor militaire, aucune image de combat ou de manœuvre opérationnelle. Le cœur du message n’est pas le soldat sur le terrain, mais la cellule familiale qui partage son engagement, ses contraintes et ses absences.
En remerciant explicitement les familles, Tsahal met en lumière une réalité profondément ancrée dans la société israélienne : le service militaire ne concerne jamais uniquement celui ou celle qui porte l’uniforme. Conjoints et enfants participent, eux aussi, à l’effort de défense, souvent sans reconnaissance publique. La normalité des scènes présentées — des familles semblables à celles que croisent quotidiennement les usagers — renforce l’identification et l’impact du message.
Dans un contexte sécuritaire tendu et alors que Tsahal est engagée sur plusieurs fronts, cette communication tranche avec les codes classiques de la communication militaire. Elle privilégie la gratitude et la reconnaissance plutôt que l’héroïsation, rappelant que la défense du pays repose aussi sur un engagement familial, discret mais constant.
Pour de nombreux observateurs, cette campagne illustre une réalité centrale du modèle israélien : l’armée n’est pas une entité séparée de la société civile, mais l’un de ses prolongements directs. Derrière chaque uniforme, il y a une famille entière qui contribue, à sa manière, à la sécurité d’Israël.