Le concert de l’Orchestre Philharmonique d’Israël donné à la Philharmonie de Paris le 6 novembre dernier a été perturbé à plusieurs reprises par des militants pro-palestiniens, provoquant une vive émotion dans le monde culturel. L’incident, survenu dans l’une des principales institutions musicales françaises, illustre la manière dont le conflit Israël-Gaza s’invite désormais jusque dans les espaces culturels européens.
Forte de son histoire personnelle, marquée par la Révolution culturelle chinoise, la violoniste et auteure Zhang Zhang a réagi dans plusieurs médias français, notamment dans la presse écrite et lors d’émissions culturelles. Elle y établit un parallèle entre les mécanismes de censure d’hier et certaines dynamiques actuelles observées en Europe. Selon elle, les grandes dérives commencent souvent par l’exclusion culturelle : d’abord certains artistes, puis certaines œuvres, avant que l’ensemble du champ intellectuel et artistique ne soit fragilisé.
La musicienne dénonce une atteinte directe à la liberté artistique. Elle rappelle que chacun est libre de ne pas assister à un concert ou d’exprimer un désaccord politique, mais qu’empêcher une représentation ou intimider des musiciens constitue une ligne rouge dans une société démocratique. S’en prendre à un orchestre en raison de son identité ou de son origine nationale, affirme-t-elle, revient à confondre création artistique et conflit politique.
Zhang Zhang insiste enfin sur le caractère universel de la musique classique, qu’elle décrit comme un patrimoine commun à l’humanité, au-delà des frontières et des conflits. Elle met en garde contre une banalisation de la « cancellation » culturelle, estimant que ces pratiques, souvent justifiées au nom de causes idéologiques, risquent d’installer durablement un climat de pression et de censure au cœur de la vie culturelle européenne.