Ils agissent sans uniforme, sans nom public et sans reconnaissance visible. Mardi soir, pourtant, douze agents du Mossad ont été exceptionnellement honorés à la résidence du président de l’État, lors d’une cérémonie consacrée à des services qualifiés d’« exceptionnels ». Un moment symbolique, dans un contexte où les opérations clandestines israéliennes occupent une place centrale sur l’échiquier régional.

Cette reconnaissance intervient après une séquence sécuritaire marquante, notamment la confrontation directe avec l’Iran. Selon plusieurs médias israéliens, le Mossad a joué un rôle déterminant dans la préparation des frappes, avec des actions de renseignement menées au cœur du territoire ennemi : neutralisation de systèmes de défense aérienne, collecte de renseignements de haute précision et implication dans des opérations technologiques avancées. Des informations attribuent également au renseignement israélien l’identification et l’élimination de hauts responsables militaires iraniens dès les premières phases du conflit.

Lors de la cérémonie, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a salué ce qu’il a appelé des « opérations imaginatives » du Mossad, affirmant que certains dossiers présentés relèvent de l’« inimaginable ». Une déclaration interprétée comme un appui clair à l’organisation, alors que des débats persistent en interne sur la répartition des rôles entre Tsahal et les services de renseignement dans les succès récents.

Les profils des agents distingués restent, sans surprise, largement confidentiels. Quelques éléments ont néanmoins été rendus publics. Un officier a été décoré pour avoir recruté et dirigé un agent ayant fourni une « intelligence en or » depuis l’intérieur d’un État ennemi. Un autre vétéran a été honoré pour des années de travail ayant permis de déjouer des attentats visant des Israéliens et des Juifs à travers le monde.

Trois agentes de terrain ont également été distinguées pour leurs activités internationales de gestion d’agents, dont une opératrice née en Iran, une ancienne agente sous couverture profonde et une employée de troisième génération du Mossad. Enfin, un commandant chevronné a été salué pour son rôle dans des opérations spéciales et pour son engagement direct contre le Hamas le 7 octobre.

La cérémonie, le directeur du Mossad, David Barnea, a rappelé la singularité de ces parcours invisibles : « Chaque employé du Mossad est fier de vous. Le peuple d’Israël est fier de vous, même sans savoir qui vous êtes. » Une phrase qui résume l’essence même du renseignement israélien : agir dans l’ombre, pour que le pays puisse vivre à la lumière.

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