Sécurité

Antisémitisme : les défis de la protection des Juifs hors d’Israël

L’attaque en Australie relance le débat sur la sécurité des institutions juives à l’étranger et sur le rôle des États qui les accueillent.

3 minutes
17 décembre 2025

ParDelphine Miller

Antisémitisme : les défis de la protection des Juifs hors d’Israël
Unsplash

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L’attentat antisémite survenu récemment en Australie a ravivé les interrogations sur la protection des communautés juives dans la diaspora. Pour Yossi Amrusi, ancien haut responsable du Shin Bet (ISA) et ex-directeur régional de la sécurité pour l’Asie-Pacifique, le principal enjeu réside dans une distinction souvent mal comprise entre les sites officiels israéliens et les institutions communautaires juives.

Dans un entretien accordé à Arutz Sheva – Israel National News, Amrusi rappelle que les ambassades et consulats israéliens relèvent de la responsabilité directe de l’État d’Israël et bénéficient d’une protection assurée par du personnel israélien. En revanche, les synagogues, maisons ‘Habad, écoles et musées juifs ne sont pas des entités israéliennes officielles : leur sécurité incombe avant tout aux autorités du pays hôte, même si une coopération avec Israël peut exister pasted.

Cette coopération varie fortement selon les États. Certains pays, conscients qu’un attentat sur leur sol affecterait leur stabilité, leur tourisme et leur crédibilité internationale, investissent dans des dispositifs de prévention solides et travaillent étroitement avec les services israéliens. D’autres, en revanche, peinent à percevoir l’ampleur de la menace terroriste et ses conséquences à long terme, souligne Amrusi.

L’ancien responsable sécuritaire insiste également sur la préparation des événements communautaires. Toute manifestation juive, explique-t-il, devrait faire l’objet d’une coordination étroite avec la police locale : analyse du site, contrôle des accès, positionnement des forces de sécurité et dispositifs de surveillance adaptés. À propos de l’attaque australienne, il estime que certaines mesures préventives supplémentaires auraient pu compliquer, voire empêcher, l’action des assaillants.

Au-delà des moyens matériels, Amrusi met en garde contre la routine, qu’il décrit comme l’un des principaux facteurs de vulnérabilité. Les terroristes observent les habitudes et exploitent les schémas répétitifs. Il recommande donc de limiter la publicité autour des événements juifs, en privilégiant des invitations ciblées et des canaux de communication fermés plutôt que des annonces publiques.

Enfin, il replace la question sécuritaire dans un contexte politique plus large. Selon lui, un environnement marqué par la banalisation de discours hostiles à Israël, la tolérance de manifestations agressives et certaines décisions politiques peut contribuer à un climat propice aux passages à l’acte. Pour les communautés juives de la diaspora, conclut-il, la sécurité ne peut être dissociée de la responsabilité des États à garantir l’ordre public et la protection de tous leurs citoyens .


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