Moyen-Orient

Iran : la stratégie que Netanyahu veut faire entendre à Washington

Selon des éléments relayés par Amit Segal, le Premier ministre israélien ne vient pas demander un feu vert, mais imposer un changement de doctrine face à l’Iran.

2 minutes
21 décembre 2025

ParDelphine Miller

Iran : la stratégie que Netanyahu veut faire entendre à Washington
Photo: Liri Agami/Flash90

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À l’approche de la rencontre entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, de nouveaux éléments émergent sur l’objectif réel du Premier ministre israélien. D’après les analyses rapportées par le journaliste politique Amit Segal, Netanyahu ne cherche pas à obtenir l’aval américain pour une action précise, mais à faire évoluer la lecture stratégique américaine du dossier iranien.

Le message central serait le suivant : l’Iran ne se limite plus à une menace potentielle liée au nucléaire, mais s’est doté d’un outil stratégique immédiatement opérationnel — son arsenal balistique. Pour Jérusalem, cette capacité modifie en profondeur l’équilibre régional, indépendamment de toute avancée nucléaire.

Selon Segal, Netanyahu entend démontrer que cette menace ne peut plus être traitée comme un simple volet conventionnel. Contrairement au nucléaire, le programme balistique iranien progresse sans contrainte diplomatique réelle, sans inspections et sans coût politique international. Une situation qui permet à Téhéran d’avancer tout en restant sous le seuil de réaction occidentale.

Autre point clé mis en avant : l’absence actuelle de doctrine claire côté américain sur cette question. Si Washington affiche une ligne rouge explicite sur le nucléaire, aucun cadre n’existe concernant le volume, la portée ou la sophistication des missiles iraniens. Cette zone grise est perçue à Jérusalem comme un encouragement implicite à la poursuite du programme.

Selon Segal, Netanyahu souhaite donc poser une équation stratégique nouvelle : sans intégration du volet balistique dans les lignes rouges occidentales, toute dissuasion contre l’Iran restera incomplète. Et toute action israélienne, potentielle ou non, s’inscrira dans une logique de gestion du risque plutôt que de prévention.

Enfin, cette approche traduit une inflexion notable : il ne s’agit plus de convaincre Washington d’agir, mais de l’obliger à choisir — clarifier sa position ou accepter que Jérusalem définisse seule ses seuils de tolérance.

La rencontre attendue entre Netanyahu et Trump pourrait ainsi moins déboucher sur une annonce que sur un repositionnement stratégique, aux conséquences durables pour la relation israélo-américaine face à l’Iran.


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