Le bureau du Premier ministre israélien a diffusé cette semaine une courte vidéo générée par intelligence artificielle montrant Benjamin Netanyahou et Donald Trump installés côte à côte dans le cockpit d’un bombardier stratégique américain B-2. Publiée sur Instagram à l’occasion des six mois écoulés depuis le déclenchement de la guerre contre l’Iran, la séquence est accompagnée d’une légende explicite : « On our victory lap » (« Sur le tour d’honneur de notre victoire »).

Le choix de l’image n’est pas anodin. Le B-2, symbole de la puissance aérienne américaine et des capacités de frappe à longue distance, renvoie directement à la coopération stratégique entre Israël et les États-Unis, mais aussi aux frappes menées dans le cadre de l’opération israélienne « L’Éveil du Lion ». Sans prononcer un mot, la vidéo suggère une alliance militaire et politique solide, projetée vers l’extérieur autant que destinée à l’opinion publique israélienne.

Au-delà de l’effet visuel, cette communication soulève des questions de fond. L’utilisation assumée de l’IA brouille volontairement la frontière entre réalité et narration politique, transformant un message stratégique en outil de mobilisation symbolique. Pour une partie de la droite israélienne et de la diaspora juive, cette mise en scène renforce l’idée d’un axe Jérusalem-Washington déterminé face aux menaces régionales. Pour d’autres, elle illustre une évolution de la communication gouvernementale, plus émotionnelle et plus spectaculaire, dans un contexte de guerre prolongée.