Les fractures internes à Gaza émergent rarement au grand jour. Elles se manifestent pourtant parfois par des témoignages directs, au prix de lourds risques personnels. C’est le cas de Chouky Abu Natsira, chef d’un groupe armé opérant contre Hamas dans la région de Khan Younès, qui a accusé publiquement l’organisation terroriste d’avoir pris pour cible sa famille.
Dans une interview accordée à la plateforme arabe Jessour News, rapportée le 25 décembre par la chaîne israélienne N12, Abu Natsira affirme que les services de sécurité intérieure et la police de Hamas ont mené une descente violente à son domicile. Selon son témoignage, « environ trois véhicules » sont arrivés sur place, les hommes armés ont saccagé la maison, volé une bonbonne de gaz, des panneaux solaires et de l’argent, avant d’arrêter son épouse.
Toujours selon ses déclarations à Jessour News, sa fille a ensuite été convoquée par les services de Hamas pour un interrogatoire fixé au lendemain matin. « Je ne sais pas si c’est un gouvernement de loi ou un gouvernement de voleurs. Ils ont terrorisé de jeunes enfants », a-t-il dénoncé, qualifiant Hamas de « pouvoir fondé sur la peur et le pillage », propos également cités par N12.
Abu Natsira estime que ces pressions visent à le briser personnellement et à dissuader toute opposition interne. Il affirme néanmoins qu’elles n’entameront pas sa détermination. « Même s’ils arrêtent ou exécutent toute ma famille, petits et grands, je ne reviendrai pas sur ma décision de résister à Hamas », a-t-il déclaré dans cet entretien.
Le chef armé a par ailleurs dressé un constat sévère de l’état actuel de Hamas. Selon lui, « les premier, deuxième et troisième cercles de commandement » de l’organisation ont été éliminés au cours de la guerre, poussant le mouvement à recruter désormais des adolescents de 16 et 17 ans. Des propos rapportés à la fois par Jessour News et N12. « Envoyer ses enfants rejoindre Hamas aujourd’hui est un crime », a-t-il insisté.
Enfin, Abu Natsira affirme que Hamas ne disposerait plus d’une réelle emprise militaire ni au nord ni au sud de la bande de Gaza, évoquant seulement une présence limitée et fragmentée dans certaines zones du centre, notamment à Deir al-Balah et à Khan Younès. « Ils tuent, frappent et terrorisent pour prouver qu’ils existent encore, mais en réalité, Hamas est terminé », a-t-il conclu.
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