Dans une plainte déposée au tribunal de district de Jérusalem et révélée ce mardi sur la chaine israélienne C14, les réservistes de la "Force 100" réclament 5 millions de shekels à une série d'acteurs, pour la fuite de la vidéo du centre de détention "Sde Teman" qu'ils qualifient de "fabriquée et falsifiée", ainsi que pour les fuites tendancieuses à leur encontre.
La plainte vise, entre autres, l'ancienne procureure militaire en chef Yifat Tomer-Yerushalmi, la conseillère juridique du gouvernement Gali Baharav-Miara, la chaîne 12, le journaliste Guy Peleg et la chaîne publique Kan 11. Au cœur de la plainte, déposée par l'avocat Efraïm Dimri, se trouve l'allégation selon laquelle les soldats ont été victimes d'une "diffamation sanglante" et d'une "atteinte ciblée à leur image", culminant avec la diffusion d'une vidéo de surveillance au journal télévisé de la chaîne 12, qui selon eux était "montée, fabriquée et falsifiée".
La plainte se concentre sur la diffusion dans le journal principal de la chaîne 12 le 6 août 2024. Lors de cette émission, le journaliste Guy Peleg a diffusé des images des caméras de surveillance du centre de détention, censées montrer des actes de torture sur un terroriste de la No'hba. Dans son commentaire, le journaliste affirmait qu'on y voyait comment les soldats de la Force 100 avait commis un viol sur le terroriste, alors même que rien ne pouvait laisser supposer cela sur les images diffusées.
La plainte affirme avec véhémence que la vidéo en question était en réalité composée de "deux vidéos filmées depuis deux endroits différents et à des moments différents", et qu'elle n'est pas authentique.
"La vidéo fait partie du matériel d'enquête dont la diffusion est interdite et qui est détenu exclusivement par le parquet militaire", est-il écrit. Les plaignants affirment que la chaîne 12 et Guy Peleg ont fait preuve de négligence criminelle en ne vérifiant pas l'authenticité de la vidéo, et en la diffusant avec "une narration catégorique" établissant que les soldats avaient commis un viol, avant même que quoi que ce soit ne soit prouvé. "Quiconque a entendu Guy Peleg, lors de la présentation de la vidéo, devait comprendre que les plaignants avaient effectivement commis des actes de viol brutaux", écrit la plainte.
Une partie importante de la plainte est dirigée contre la justice militaire et civile. Les soldats affirment que la fuite de la vidéo fabriquée a été faite "intentionnellement et délibérément" par la procureure militaire en chef ou quelqu'un de son bureau, dans le but de justifier a posteriori l'arrestation médiatisée et violente des soldats et la prolongation de leur détention.
Des accusations graves sont également portées contre la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara. Selon la plainte, la conseillère juridique a agi "en perturbant les procédures d'enquête et en cachant la vérité" lorsqu'elle a interdit au ministre de la Défense de l'époque, Yoav Gallant, et au chef d'état-major d'ouvrir une enquête pour identifier les auteurs des fuites. Il est allégué que la conseillère juridique a fourni "un soutien total aux résultats fabriqués de l'enquête pénale".
Les plaignants soulignent qu'au-delà du préjudice personnel à eux-mêmes et à leurs familles, les publications ont causé d'énormes dommages à l'État d'Israël sur la scène internationale. "Cette vidéo a été utilisée comme un outil central et important dans la guerre de propagande menée par les ennemis de l'État... afin d'établir leur affirmation selon laquelle l'État d'Israël et ses soldats commettent des crimes sexuels sur des prisonniers palestiniens dans le cadre d'une guerre de génocide", est-il écrit.
La chaîne publique Kan 11 est également poursuivie, pour avoir diffusé une vidéo du tribunal militaire montrant les visages des soldats à découvert, en violation d'une ordonnance d'interdiction de publication qui était en vigueur à l'époque.
Les soldats réclament des dommages et intérêts à hauteur de 5 millions de shekels pour diffamation, atteinte à la vie privée, négligence et violation d'obligations statutaires, et notent qu'aucune somme ne pourra couvrir les dommages causés à leur réputation et à leur avenir.
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