Moyen-Orient

La Syrie face à un test sécuritaire majeur, Israël reste en alerte

La Syrie apparaît aujourd’hui comme un champ de tensions multiples — jihadistes, communautaires et géopolitiques, pour Israël, rester en alerte n’est plus une posture rhétorique, mais une nécessité stratégique, face à un voisin dont l’avenir demeure profondément incertain.

3 minutes
31 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

La Syrie face à un test sécuritaire majeur, Israël reste en alerte
Istock

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La Syrie traverse ces jours-ci une épreuve sécuritaire complexe, marquée par le retour d’attentats meurtriers visant le cœur de la population civile. La succession des événements récents ne relève plus d’incidents isolés, mais signale une dégradation inquiétante de la situation intérieure. Le 13 décembre, l’organisation État islamique a mené une attaque dans la région de Palmyre, tuant deux soldats américains ainsi qu’un interprète civil américain. Une semaine plus tard, un attentat a frappé la mosquée de l’imam Ali ibn Abi Talib à Homs : huit morts et une vingtaine de blessés. L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Saraya Ansar al-Sunna, dont l’idéologie s’apparente à celle de l’EI.

Selon des sources sécuritaires de haut niveau, ces attentats sont liés et traduisent un combat profond sur la nature du pouvoir syrien à l’issue de longues années de guerre. La capacité à introduire un engin explosif dans une mosquée en activité révèle de graves failles sécuritaires et l’existence de cellules terroristes opérant sous le radar. La revendication par Ansar al-Sunna, accompagnée d’un discours confessionnel virulent contre les Alaouites, inscrit l’attentat dans une stratégie jihadiste plus large : raviver les fractures communautaires et replonger la Syrie dans la violence interne. Ces groupes « nouveaux-anciens » exploitent la phase de transition politique et la lassitude d’une population épuisée par la guerre. Toute tentative de compromis est perçue comme une faiblesse, et l’existence même d’un pouvoir central non conforme à leur idéologie devient une cible légitime.

Dans l’ouest et le centre du pays — notamment à Lattaquié, Tartous, Hama et Homs — des centaines de civils alaouites ont manifesté ces derniers jours, réclamant fédéralisation et autodétermination, tout en critiquant durement le pouvoir central. Ces protestations ont été déclenchées par l’appel du cheikh Razal Razal, qui se présente comme chef du « Conseil islamique alaouite suprême en Syrie et dans la diaspora ». Mais des éléments armés proches de l’ancien régime de Bachar el-Assad ont infiltré les rassemblements, provoquant des affrontements violents, la destruction de biens publics et la mort d’au moins quatre membres des forces de sécurité du nouveau régime.

Des analystes arabes soulignent que cette flambée de violence s’inscrit dans un contexte régional élargi. L'Iran continue de considérer la Syrie comme un levier stratégique et pourrait activer divers groupes armés afin d’empêcher la stabilisation d’un pouvoir échappant à son influence.

Pour Israël, ces évolutions constituent un signal d’alarme. L’instabilité croissante, notamment sur le littoral alaouite, ouvre la voie à un retour de l’Iran et du Hezbollah dans les régions d’Alep, Homs et Lattaquié, avec un risque accru de menaces balistiques à longue portée. Des responsables sécuritaires estiment qu’Israël doit maintenir une préparation stratégique renforcée : surveillance étroite du renseignement, consolidation du dispositif sur la frontière nord et capacité de réaction rapide. Ils mettent également en garde contre tout accord sécuritaire précipité avec le président syrien Ahmad al-Sharaa, dont le contrôle effectif sur l’ensemble du territoire reste limité.


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