Les chefs des partis de l’opposition ont tous sévèrement attaqué le gouvernement et le Premier ministre Netanyahou dans leurs allocutions devant leurs factions parlementaires aujourd’hui (lundi) à la Knesset.
Le chef d’Israël Beitenou, Avigdor Liberman, a présenté un dessin d’une bombe, la même que celle montrée à l’ONU par Netanyahou pour mettre en garde contre la course à l’arme nucléaire de l’Iran.
A l’aide de cette illustration, Liberman a tracé une ligne rouge séparant la »démocratie » de la dictature et a déclaré en parlant de la future audience à la Cour suprême concernant le limogeage de Ronen Bar: « Le test sera la décision du gouvernement d’honorer ou non la décision de la Cour suprême. » Liberman a de nouveau souligné qu’il n’était pas sûr de la « stabilité mentale » du Premier ministre : « Étant donné que je le connais depuis des décennies, que je l’observe de côté, son expression faciale et sa façon de parler – je peux dire que je ne suis pas sûr de sa stabilité mentale. »
Liberman a appelé le Président de l’Etat, Itshak Herzog, à démettre Netanyahou de ses fonctions si le gouvernement décidait de ne pas respecter la décision de la Cour suprême.
Dans une déclaration conjointe les dirigeants du Ma’hané Hamamla’hti, le numéro 1, Benny Gantz et le numéro 2 Gadi Eizenkott ont mis en garde: »Nous sommes ici aujourd’hui en raison de la responsabilité qui nous incombe. Nous l’avons dit avant le 7 octobre. Nous avons écrit, nous avons averti – et le gouvernement n’a pas voulu écouter. C’est pourquoi nous sommes à nouveau ici pour alerter », a déclaré Gantz. « La sécurité d’Israël est menacée par la division interne. Nous sommes le 6 octobre mais encore plus grave. Nous avons obtenu d’immenses succès opérationnels, mais en face de nous se trouvent des ennemis porteurs d’une idéologie meurtrière et fanatique, déterminés à détruire Israël, dont la volonté s’est renforcée à cause de la guerre. Nous ne devons pas refaire les mêmes erreurs. Ce qui se passe ici pose les bases du prochain désastre et alimente nos ennemis. Le limogeage du chef du Shabak, celui de la conseillère juridique du gouvernement, le retour au coup d’État judiciaire, les discours sur un ‘État profond’, l’adoption de la loi sur l’exemption du service militaire et les budgets qui l’accompagnent – tout cela déchire la nation et offre un cadeau à nos ennemis. Plutôt que de profiter du soutien que nous recevons de la Maison-Blanche, nous sommes en train de démanteler notre propre maison. Netanyahou, sortez de votre bulle ».
Eizenkott a ajouté: « Alors que la majorité des citoyens israéliens soutiennent le retour immédiat des otages et la poursuite d’une guerre déterminée contre le terrorisme jusqu’à sa défaite, le gouvernement se concentre sur la lutte contre les gardes-fous de la démocratie et le système judiciaire. Monsieur le Premier ministre, sous votre direction, Israël est en guerre après l’événement le plus grave de son histoire, survenu sous votre responsabilité directe, et vous n’atteignez pas les objectifs de cette guerre. »
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a évoqué le budget 2025, qui devrait être approuvé par la Knesset dans les prochaines 24 heures. « Aujourd’hui commence officiellement ici, à la Knesset, le plus grand pillage de l’histoire du pays. Ce qui est présenté n’est pas un budget, c’est un vol. Des milliards de shekels sont arrachés aux classes moyennes, aux réservistes, aux contribuables, pour remplir les poches de politiciens corrompus, d’exemptés du service et de réfractaires. »
« J’ai été ministre des Finances, j’ai été Premier ministre, et je vous le dis: ce n’est pas un budget. C’est une destruction irresponsable de ceux qui maintiennent ce pays en vie – du public productif et des soldats qui permettent à l’État d’exister. L’État les exploite, puis les ignore. Au lieu de réduire les frais de garde et de crèche pour les parents qui combattent à Gaza, on les réduit pour ceux qui disent ‘nous préférons mourir plutôt que de nous enrôler’. Au lieu de baisser les impôts pour les travailleurs, on gaspille encore plus d’argent pour créer des ministères inutiles pour Elkin et Porush », a-t-il déclaré.
Le président des Démocrates, Yaïr Golan, a souligné que « le gouvernement ne s’arrête pas – et c’est pourquoi nous devons passer de la protestation à la résistance ». Selon lui, cela doit se faire « en utilisant pleinement les outils légaux, politiques, judiciaires et populaires. » Dans ses propos, Golan a évoqué la vidéo controversée du ministre Itshak Goldknopf hier et a déclaré qu’elle était « une preuve éclatante de la déconnexion, de l’arrogance et de l’ivresse du pouvoir. Goldknopf a simplement rendu public ce que le gouvernement fait en secret. »