Comme attendu, le parti orthodoxe Degel Hatorah a annoncé ce lundi son retrait de la coalition au pouvoir. Cette décision fait suite à l'impasse dans les négociations avec le Likoud concernant le projet de loi sur l'exemption de service militaire des étudiants de yeshiva et à la publication d'une directive rabbinique exigeant la démission immédiate des élus du parti.
Une directive rabbinique sans appel
La crise a été déclenchée par une lettre manuscrite du Rav Dov Landau, chef spirituel de la communauté lituanienne, publiée dimanche soir. Dans ce document, celui-ci ordonne aux membres orthodoxes de la Knesset de "démissionner immédiatement du gouvernement".
"Les autorités gouvernementales révèlent leur intention de compliquer davantage la vie des étudiants de Torah et manquent à maintes reprises à leurs obligations de réglementer leur statut juridique", dénonce le chef spirituel dans sa lettre.
Le Rav Hirsch s'est joint à cette initiative lundi matin, conférant à cette directive une validité collective au sein du Conseil des Sages de la Torah. Conformément à ces instructions, les députés du Degel Hatorah doivent démissionner de tous leurs postes gouvernementaux et de coalition.
Cette directive concerne notamment le vice-ministre Uri Maklev, unique représentant du Degel Hatorah au gouvernement, ainsi que le président de la commission des Finances de la Knesset, Moshe Gafni. Ces départs fragilisent considérablement l'architecture gouvernementale de Netanyahou.
Un gouvernement fragilisé mais pas renversé
Le Premier ministre a multiplié les efforts pour résoudre la crise avant que les démissions ne deviennent effectives, notamment en exerçant une forte pression sur le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Yuli Edelstein, pour qu'il présente le projet de loi controversé dès ce lundi soir. Et c'est ce qui a été fait.
Seulement après avoir pris connaissance du texte du projet de loi, le Rav Landau a fait savoir qu'il était très éloigné des exigences du parti, et que celui-ci confirmait donc son départ de la coalition.
En dépit d'un texte de loi sur l'exemption de conscription des étudiants de yeshiva présenté à la dernière minute au parti Degel HaTorah à la demande de Benyamin Netanyahou, la formation orthodoxe confirme son départ de la coalition
Si cette crise compromet sérieusement la stabilité de la coalition qui ne compte plus que 63 sièges, elle n'entraîne pas la dissolution immédiate du gouvernement. Les partis ultra-orthodoxes ne soutiennent pas pour l'instant l'initiative de l'opposition visant à recueillir des signatures pour une nouvelle tentative de dissolution de la Knesset.
Le gouvernement pourra ainsi continuer à fonctionner pendant les vacances d'été en tant que gouvernement minoritaire. La véritable épreuve se jouera lors de la reprise de la session d'hiver en octobre, période durant laquelle la crise pourrait s'intensifier et potentiellement conduire à la chute de l'exécutif.