Culture

Scènes musicales : la vague pro-palestinienne

Le festival Victorious de Portsmouth, Angleterre, a présenté ses excuses après avoir coupé le son du groupe irlandais The Mary Wallopers, qui avait scandé des slogans pro-palestiniens.

3 minutes
26 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Scènes musicales : la vague pro-palestinienne
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Le célèbre festival Victorious de Portsmouth -Angleterre- a présenté ses excuses après avoir coupé le son du groupe irlandais The Mary Wallopers, qui avait brandi un drapeau palestinien sur scène et scandé des slogans propalestiniens. Les organisateurs promettent désormais un « don substantiel » à l’aide humanitaire palestinienne.

Tout a commencé lorsque le chanteur Andrew Hendy entame son concert par un tonitruant : « Free Palestine, and f–k Israel », sous les applaudissements du public. Dans la foulée, un large drapeau palestinien est déployé sur un haut-parleur. Le staff intervient immédiatement, retire le drapeau et échange quelques mots avec les musiciens. Lorsque le groupe insiste et brandit d’autres drapeaux, les micros sont coupés. Une vidéo publiée par les Mary Wallopers montre le guitariste Charles Hendy demander en coulisses : « On joue ou pas ? » Réponse : « Vous ne jouez pas tant que le drapeau n’est pas retiré. » Le chanteur parvient néanmoins à relancer un slogan « Free Palestine » grâce à un banjo encore amplifié.

Face au tollé, et après avoir d’abord dénoncé « un slogan largement considéré comme discriminatoire », les organisateurs du festival ont fait marche arrière : « Nous n’avons pas géré l’explication de nos règles de manière assez sensible ni suffisamment en amont pour parvenir à une conclusion raisonnable. Cela a placé le groupe et notre équipe dans une situation difficile qui n’aurait jamais dû exister », reconnaissent-ils dans un communiqué. Le festival insiste désormais sur son soutien à « la liberté d’expression des artistes, dans le respect de la loi et de l’esprit inclusif de l’événement ».

Plusieurs groupes se sont solidarisés avec les Mary Wallopers. Ezra Koenig, leader de Vampire Weekend et de confession juive, a déclaré sur scène : « Si quelqu’un a été sanctionné pour avoir brandi un drapeau, c’est une erreur et il mérite des excuses. Les terribles souffrances du peuple palestinien méritent toute notre compassion. »

L’affaire s’ajoute à une succession de polémiques sur les scènes musicales occidentales : En juin, les visas du groupe Bob Vylan ont été annulés par Washington après que son chanteur a lancé à Glastonbury : « Death to the IDF » - Mort à Tsahal. Le même mois, les Irlandais de Fontaines D.C. ont projeté en Espagne le message « Israël commet un génocide ». Déjà en avril, Kneecap, autre groupe irlandais, avait provoqué la polémique à Coachella, aux États-Unis, en projetant « F–k Israel ». L’un de ses membres, Mo Chara, est depuis poursuivi au Royaume-Uni pour avoir exhibé un drapeau du Hezbollah en concert. Et dimanche dernier, Kneecap a relancé le slogan « Free Palestine » lors d’un festival à Paris, malgré les pressions exercées sur les organisateurs pour annuler leur venue.

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