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Coordonnée avec Netanyahu ou sortie spontanée ?

Lors de son discours historique à la Knesset, Donald Trump a surpris l’auditoire en s’adressant directement au président israélien Isaac Herzog, lui suggérant - sur un ton mi-humoristique, mi-provocateur - d’accorder une grâce à Benyamin Netanyahu.

2 minutes
14 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Coordonnée avec Netanyahu ou sortie spontanée ?
Le président américain Donald Trump et le président israélien Isaac Herzog à la Knesset le 13 octobre 2025, Photo : Yonatan Sindel / Flash90

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Au cours de son discours historique à la Knesset, le président a soudainement surpris l’hémicycle : “À qui importent les cigares et le champagne ? Peut-être devriez-vous gracier Netanyahu”, a-t-il lancé en se tournant vers le président israélien Isaac Herzog qui, visiblement surpris, a esquissé un sourire, tout comme Netanyahu. Les députés de la coalition ont applaudi, rejoints un instant plus tard par plusieurs élus de l’opposition.

Interrogé dans l’avion présidentiel qui le menait à Charm el-Cheikh, Trump a reconnu que cette sortie n’était pas coordonnée avec le Premier ministre mais inspirée par les applaudissements nourris qui ont salué le Premier ministre au Parlement. “J’ai dit à Bibi que je ne voulais pas aborder le sujet, mais c’était juste le bon timing, c’était un peu risqué, un thème un peu sensible en Israël, mais ils ont été formidables.”

Le président israélien n’a toutefois aucune intention de donner suite à la requête : il a rappelé que le dossier n’était “pas à l’ordre du jour” et qu’une décision de grâce ne pouvait être envisagée qu’à la fin d’un procès.

Trump, fidèle à son style provocateur, avait déjà réclamé l’abandon des poursuites contre Netanyahu à plusieurs reprises, y voyant un “chasse aux sorcières politique”. Une posture qui fait écho à sa propre expérience judiciaire : premier président américain condamné pénalement, il continue d’affirmer avoir été victime d’une cabale politique - tout en multipliant, depuis son retour à la Maison-Blanche, les grâces présidentielles à ses partisans.

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