Au lendemain du retour d'otages libérés dans le cadre de l'accord avec le Hamas, les familles se sont exprimées mardi soir depuis les hôpitaux Ichilov et Sheba, livrant des témoignages poignants sur ces retrouvailles tant attendues et le long chemin de reconstruction qui s'annonce.

Omri Miran : "Nous étions comme de l'oxygène pour lui"

À l'hôpital Ichilov, Lishay, l'épouse d'Omri Miran, a évoqué avec émotion le moment où leurs filles Roni et Alma ont retrouvé leur père après 738 jours. "Ces dernières semaines, les combats ont eu lieu juste au-dessus de la tête d'Omri à Gaza", a-t-elle révélé. "Nous avons encore tant à apprendre, mais je peux déjà vous dire qu'Omri nous a vus, entendus et que nous étions comme de l'oxyg7ne pour lui, même dans les moments les plus terribles où il pensait que c'était la fin – et il y en a eu beaucoup."

Malgré sa joie, Lishay n'a pu s'empêcher de penser à ceux qui ne connaîtront jamais ce bonheur : "Je pense à mon ami proche Nadav Rudaif, qui est censé retrouver son père, mais dans un cercueil. Pour eux, le cauchemar n'est pas terminé et la joie ne sera jamais complète." Elle s'est également adressée au président américain Donald Trump en anglais, le remerciant pour ses efforts : "Dès le début, vous avez soutenu les familles et n'avez jamais abandonné."

Nimrod Cohen : Un sourire retrouvé après deux ans

"Cela fait deux ans que mon sourire a disparu de mon visage, mais depuis que Nimrod est revenu, je ne peux plus m'empêcher de sourire", a confié Vicky Cohen, la mère de Nimrod. "Lors de ces retrouvailles, nous n'avons pas dit un mot, nous nous sommes juste serrés dans les bras et avons laissé couler nos larmes."

Elle a toutefois tempéré : "Nimrod est revenu extrêmement amaigri, fatigué et épuisé, mais avec un immense sourire. Ne vous laissez pas tromper par ce sourire, il reste encore un long chemin à parcourir."

Matan Angrest réapprend les gestes du quotidien

"Après 738 nuits blanches, j'ai pu m'endormir pour la première fois, la tête de mon fils bien-aimé Matan sur mes genoux", a raconté Anat Angrest avec émotion. "Matan réapprend la routine. Des petites choses comme s'asseoir pour manger avec un couteau et une fourchette."

Anat a également partagé les premières paroles de son fils : "L'une des premières choses que Matan m'a dites a été : 'Maman, tu sais, nous étions seuls le 7 octobre, mais nous avons combattu et éliminé beaucoup de terroristes.' Il m'a confié, les larmes aux yeux, combien il était fier de ses courageux camarades tombés au combat."

Les frères Horn réunis : "Mon cœur est à nouveau entier"

Yair Horn, lui-même rescapé de 498 jours de captivité libéré il y a huit mois, a exprimé son soulagement de retrouver son frère Eitan : "La vérité, c'est que ce n'est qu'aujourd'hui que je suis vraiment libre. Ce n'est que maintenant que mon petit frère bien-aimé Eitan est enfin revenu parmi nous que mon cœur est à nouveau entier et que je peux respirer à nouveau. C'est mon premier souffle après presque deux ans d'étouffement."

Elkana Bohbot : Les séquelles de la famine

Rivka Bohbot a révélé l'état préoccupant de son mari Elkana : "Ces derniers mois, Elkana n'a pas reçu de nourriture, comme le montrent les vidéos diffusées. Avant sa libération, il a reçu de la nourriture en grande quantité pour améliorer son image. De ce fait, Elkana souffre actuellement de douleurs à l'estomac et de ballonnements."

Malgré tout, elle a décrit un moment de grâce : "Hier a été le jour le plus exaltant de ma vie, plus que notre mariage, et encore plus que la naissance de Ram. J'ai vu mon mari et Ram renaître. Leur étreinte, le moment où, malgré sa faiblesse, Elkana l'a pris dans ses bras et l'a serré fort."

Gali et Ziv Berman : Des jumeaux brutalement séparés

Leur tante Maccabeet a raconté : "Nos Gali et Zivi sont rentrés chez eux, enlacés dans les bras protecteurs de leur mère Talia. Ils ont été séparés brutalement pour la première fois de leur vie et ont été réunis hier. Et nous, après deux ans, avons recommencé à respirer."

Elle a conclu en pensant aux autres : "Même dans les moments de bonheur suprême que nous vivons, nous n'oublions pas une seconde toutes les victimes du 7 octobre. Nous continuerons à nous battre sans relâche jusqu'à ce que la dernière personne kidnappée soit retrouvée et rapatriée."