Israël retient son souffle alors qu'il s'apprête à vivre ce lundi l'une des journées les plus décisives de son histoire. Deux événements majeurs se dérouleront simultanément : le retour attendu de 20 otages en vie détenus depuis deux ans par le Hamas et la visite éclair du président américain Donald Trump.

Une opération à haut risque dès 8 heures

Baptisée "Retour à leurs frontières", l'opération de libération devrait débuter à 8 heures du matin avec un premier groupe d'otage en vie relâchés depuis le nord de la bande de Gaza. Une seconde vague de libérations devrait intervenir à 10 heures dans le centre et le sud de l'enclave.

Toutefois, les autorités restent prudentes : face à l'imprévisibilité du Hamas, aucune certitude n'existe avant midi, heure limite fixée pour le retour effectif de tous les captifs.

Les services de sécurité envisagent un scénario élargi, la libération pouvant intervenir à tout moment entre le matin et midi. Une autre possibilité envisagée est que certains corps d'otages décédés soient restitués avant les otages vivants.

Un dispositif d'accueil minutieusement préparé

Le protocole établi prévoit plusieurs étapes cruciales. Des convois de la Croix-Rouge, composés de 8 à 10 véhicules dont une ambulance, récupéreront les otages aux points convenus dans l'enclave palestinienne. Des unités spéciales de Tsahal prendront ensuite le relais pour un premier tri médical, qui déterminera la nécessité d'une évacuation héliportée d'urgence pour les otages les plus mal en point.

La base de Reim, dans le sud d'Israël, servira de point d'accueil principal. Tsahal y a aménagé des espaces spécialement conçus pour ces retrouvailles. C'est là que se dérouleront les premières retrouvailles familiales, précédées d'une retransmission en direct du transfert.

Vingt hélicoptères assureront ensuite l'évacuation vers les hôpitaux du centre du pays – Sheba à Tel Hashomer (10 patients), Beilinson (5) et Ichilov (5) – pour des examens approfondis. Les établissements de Soroka et Barzilai restent mobilisés en renfort.

Le sort incertain des dépouilles

Parallèlement, une opération distincte vise à récupérer les corps de captifs décédés. Si cette restitution se confirme, elle suivra un protocole spécifique : cérémonie religieuse sur place avec le Grand Rabbin militaire, transfert à l'Institut médico-légal d'Abou Kabir pour les civils et au camp de Shur pour les soldats. L'identification scientifique – scanners, analyses dentaires et ADN – pourra nécessiter plusieurs jours.

Trump attendu à 9h20 pour quatre heures seulement

Israël accueillera simultanément Donald Trump pour une visite historique mais brève. L'appareil présidentiel touchera le tarmac de Ben Gourion à 9h20, où le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le président Isaac Herzog recevront le président américain lors d'une cérémonie sobre, sans discours.

Le cortège se dirigera ensuite vers Jérusalem, où Trump prononcera une allocution à la Knesset, devenant le quatrième président américain à s'exprimer devant le parlement israélien. Cette visite de quatre heures seulement réunira une délégation de haut niveau : le secrétaire d'État Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et d'autres responsables, témoignant de l'engagement américain dans l'accord.

Avant son départ, Trump a surpris en déclarant aux journalistes : "La guerre est finie ! Vous comprenez cela ?" – une affirmation en contradiction avec les déclarations de Netanyahou quelques heures plus tôt. Le président américain a également évoqué des "garanties verbales" et salué la médiation du Qatar et de la Turquie.

Un dispositif sécuritaire sans précédent

La concomitance de ces deux événements impose une mobilisation exceptionnelle. Cinq divisions de Tsahal maintiennent l'alerte maximale dans Gaza, prêtes à basculer en mode offensif en quelques minutes en cas de rupture de l'accord.

Sur le plan logistique, d'importantes perturbations sont à prévoir entre 6 heures et 14 heures. L'autoroute 1 sera fermée par intermittence dans les deux sens, ainsi que les principaux axes vers Ben Gourion et Jérusalem. La police recommande vivement d'éviter ces trajets. Les personnes devant se rendre à l'aéroport sont invitées à privilégier le train pour se et à se présenter quatre heures avant l'embarquement.