Moyen-Orient

Tournant à Beyrouth : le Premier ministre Nawaf Salam annonce le transfert des armes à l’État

Lors de la conférence technologique du Liban tenue à ce jour à Beyrouth, le Premier ministre Nawaf Salam a annoncé le lancement concret du transfert de toutes les armes sous contrôle exclusif de l’État.

2 minutes
7 novembre 2025

ParDelphine Miller

Tournant à Beyrouth : le Premier ministre Nawaf Salam annonce le transfert des armes à l’État
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Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a affirmé ce vendredi, lors de la Conférence technologique du Liban à Beyrouth, que la décision de transférer toutes les armes à l’État « ne se limite pas aux déclarations » et qu’elle « est désormais soutenue par des décisions et des actions concrètes ».

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam

« Nous sommes maintenant dans la première phase, a-t-il précisé. Elle comporte deux volets : le premier consiste à collecter les armes au sud du Litani, où des progrès significatifs ont été réalisés. Le second vise à stopper le transfert et l’usage d’armes au nord du Litani, ainsi qu’à renforcer la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue le long de la frontière. »

Salam a également averti que « personne au Liban ne peut décider de la guerre ou de la paix sauf le gouvernement ». Il a souligné le rôle exclusif de l’État dans ces décisions.

En matière de diplomatie, le Premier ministre libanais a évoqué « la déconnexion avec l’Iran » et mis en avant la restauration de relations avec les pays du monde arabe : «Nous avions des relations complexes avec les pays du monde arabe. Nous avons agi pour les réparer. Le Liban est revenu dans le monde arabe et reviendra prendre sa place active dans le monde arabe. »

Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où l’armée libanaise affirme étendre son autorité tant au sud qu’au nord du Litani et procéder à la démolition de dépôts d’armes ayant appartenu à des milices.

Pour les observateurs, la déclaration de Salam marque une véritable inflexion : la centralisation de la force entre les mains de l’État apparaît comme une condition préalable à la reconstruction du pays et à l’obtention d’aides internationales.

Pourtant, des défis de taille restent à relever : l’ampleur des dépôts d’armes à démanteler, la coordination avec les milices concernées, et le financement d’une armée plus déployée sur tout le territoire. Mais, comme le souligne le Premier ministre, « les progrès sont significatifs ».

Cette déclaration, faite aujourd’hui 7 novembre 2025, marque une étape cruciale dans la tentative de Beyrouth de réaffirmer sa souveraineté face aux milices et de redorer son image sur la scène régionale.

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