Sécurité

Journée noire pour la cybersécurité : Israël visé par deux attaques en 24 heures

Deux attaques distinctes, un même constat : la vulnérabilité

2 minutes
27 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Journée noire pour la cybersécurité : Israël visé par deux attaques en 24 heures
Istock

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Israël a été la cible, ces dernières 24 heures, de deux offensives cybernétiques d’ampleur, touchant à la fois l’espace public et des infrastructures sensibles. La première a pris pour cible les écrans d’Urban Digital, société chargée du système d’affichage dans les stations de bus. Pendant plus d’une heure, des écrans situés dans plusieurs villes – notamment Ashkelon et Modiin – ont diffusé de la musique arabe et des messages hostiles envers Israël et son gouvernement.

L’entreprise a confirmé la faille : la cyberintrusion a commencé vers 20h30 et s’est terminée à 21h40 après l’extinction complète des serveurs. Le ministère des Transports a immédiatement ordonné la mise hors service de tous les panneaux de la société afin de sécuriser ses systèmes.

La deuxième attaque a frappé un fournisseur IT offrant des services de gestion numérique à des entreprises, dont plusieurs maisons de retraite. Bien que le nom de la société n’ait pas été rendu public, le Cyber Directorate national a indiqué suivre de près la situation.

Les ministères de la Santé et du Bien-être ont coordonné les opérations pour garantir la continuité des services, qui se sont déroulés « manuellement » dans les établissements concernés.

Plusieurs experts estiment que l’attaque contre les écrans de bus rappelle les modes opératoires de Predatory Sparrow, un groupe de hackers connu pour avoir ciblé des infrastructures iraniennes : gares ferroviaires, aciéries ou encore stations-service. Des attaques menées en 2021 et 2023 avaient paralysé des milliers de stations-service en Iran, avec des messages moqueurs destinés aux autorités de Téhéran. L’identité réelle du groupe reste entourée de mystère. Beaucoup d’analystes le présentent comme pro-israélien, voire directement lié à Israël, tandis que d’autres y voient des opposants iraniens au régime.

Pour l’heure, aucune des deux attaques n’a été revendiquée, et les autorités israéliennes évaluent encore l’étendue des dégâts. Seule certitude : la multiplication des offensives en si peu de temps illustre une escalade dans la guerre numérique qui oppose depuis des années Israël, l’Iran et une constellation d’acteurs étatiques ou non.