De nouveaux éléments dévoilés par le renseignement militaire israélien lèvent le voile sur les circonstances précises qui ont conduit à l’élimination de Hassan Nasrallah, figure historique et longtemps intouchable du Hezbollah. Selon ces révélations, Nasrallah évoluait dans un réseau dense de bunkers et de tunnels creusés sous des immeubles résidentiels de la Dahieh. Si cette « ville souterraine » n’atteignait pas l’ampleur ni la profondeur de celle du Hamas à Gaza, elle constituait néanmoins un système sophistiqué, pensé pour dissimuler les centres de commandement du Hezbollah au cœur même de zones civiles. L’objectif était double : se protéger des frappes israéliennes et dissuader toute attaque en jouant sur le risque de dégâts collatéraux.

Les renseignements montrent que l’emplacement précis de Nasrallah n’a pas été identifié par hasard. Une sous-officière de la division Recherche d’Aman, chargée depuis des années du suivi d’un bunker spécifique, aurait insisté pour approfondir l’analyse de ce site après une série d’indices jugés inhabituels. Cette persévérance a permis de reconstituer la configuration exacte du complexe : accès, couloirs, points de sortie et jonctions entre tunnels.

Le soir de l’opération, les services israéliens disposaient d’un degré de certitude jugé exceptionnel : Nasrallah se trouvait bien dans ce bunker précis et n’avait pas emprunté l’une des nombreuses alternatives de repli dont il disposait habituellement. Pour éviter toute fuite, la frappe n’a pas visé un seul point, mais plusieurs nœuds du réseau souterrain, bloquant toute tentative d’évasion.

Ces informations éclairent aussi l’état actuel du Hezbollah après la disparition de son chef emblématique. Les services israéliens estiment que l’organisation conserve un arsenal conséquent, mais qu’elle est désormais dirigée par un leadership de second rang, dépourvu de la stature, de la légitimité et du charisme de Nasrallah. Cette fragilisation interne expliquerait en partie la retenue observée depuis, malgré les capacités militaires intactes du mouvement.

Enfin, ces révélations mettent en lumière un changement plus large au Liban même. Des habitants de Beyrouth refuseraient désormais de louer leurs appartements à des cadres du Hezbollah, par crainte d’être associés à des cibles potentielles. Un signal inédit d’érosion de l’emprise sociale de l’organisation chiite dans ses bastions traditionnels.

L’élimination de Nasrallah apparaît ainsi non seulement comme un coup militaire majeur, mais aussi comme un tournant stratégique et symbolique, révélant la profondeur de la pénétration du renseignement israélien au cœur même de l’appareil clandestin du Hezbollah.

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