Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le cabinet du Premier ministre Netanyahou réfute point par point les accusations du chef du Shin Bet, Ronen Bar, dénonçant ce qu’il qualifie de « témoignage mensonger, truffé d’omissions et révélateur de ses propres fautes majeures ».
1. Gestion du 7 octobre
Ronen Bar affirme dans sa déposition avoir « mis en branle tout le système » dans la nuit du 6 au 7 octobre. Mais il a omis de prévenir les plus hauts responsables, dont le Premier ministre et le ministre de la Défense. Le gouvernement estime que si ces derniers avaient été informés à temps, le massacre du 7 octobre aurait pu être évité.
Bar prétend avoir donné l’ordre de réveiller le secrétaire militaire du Premier ministre à 5h15 du matin, mais selon les registres, l’appel n’a eu lieu qu’à 6h13 — à peine quelques minutes avant le début de l’attaque du Hamas. L’information cruciale sur une attaque imminente aurait pourtant été entre ses mains depuis plus de trois heures.
Cela confirmerait, selon le cabinet du Premier ministre, l’échec « accablant » de Ronen Bar dans l’un des moments les plus critiques de l’histoire d’Israël. À lui seul, cet échec justifierait, selon lui, son départ immédiat.
Ronen Bar cache également, selon le Premier ministre, ce qu’il a déclaré seulement deux jours avant le massacre, le 5 octobre en faveur d’un assouplissement des mesures contre le Hamas. »En regardant vers l’avenir, le renouvellement des ententes entre Israël et le Hamas sur la base du principe du calme contre des allègements serait source de maintien de la stabilité dans la bande de Gaza », avait alors affirmé le chef du Shin Bet.
»Ronen Bar est le principal responsable de l’échec, et il doit quitter ses fonctions », affirme le Premier ministre.
2. Les raisons du limogeage
Le cabinet estime également que »sans s’en rendre compte », Ronen Bar confirme dans sa déclaration l’affirmation du gouvernement et du Premier ministre selon laquelle l’intention de le renvoyer a été rendue publique dès novembre 2024.
Cela contredit la déclaration de la conseillère juridique du gouvernement, selon laquelle le renvoi de Bar est intervenu en février à cause de l’ouverture de l’enquête sur le dossier du Qatar.
Selon le cabinet du Premier ministre, ce n’est pas le limogeage qui visait à bloquer l’enquête, mais l’ouverture de l’enquête qui aurait été utilisée comme levier pour empêcher son limogeage.
3. Le procès du Premier ministre
Contrairement aux affirmations de Bar, le bureau du Premier ministre affirme que Binyamin Netanyahou n’a jamais demandé le report de son procès. Au contraire, il aurait insisté pour qu’il se tienne sans aucun délai.
4. Attitude de Bar face à la violence politique et à l’incitation à la haine
Les autorités accusent également Ronen Bar de ne pas avoir pris les mesures nécessaires face à une série d’actes de violence et de menaces contre les dirigeants du pays. Le Shin Bet, sous sa direction, n’aurait pas agi contre les appels au meurtre contre le Premier ministre, ni contre des manifestations violentes, ni pour empêcher le tir de fusées éclairantes sur la résidence du chef du gouvernement à Césarée, qui a failli coûter la vie à un agent de sécurité.
Les ministres affirment avoir alerté à plusieurs reprises en réunion du gouvernement et du cabinet de sécurité sur l’absence de toute réponse du Shin Bet à ces actes d’incitation à la haine. Ils insistent sur le fait qu’aucune demande d’action illégale contre les manifestants n’a jamais été formulée — mais qu’ils exigeaient une application équitable de la loi, qui selon eux, n’a jamais été mise en œuvre. À la suite de ces plaintes, Ronen Bar aurait informé le Premier ministre de certaines actions menées par son service.