Alors que le pays va bientôt célébrer Yom Hazikaron et Yom Haatsmaout, des proches d’otages ont prononcé une allocution ce soir (mardi). Ils tenaient une banderole avec les photos des otages et le mot »Indépendance » écrit sans la dernière lettre avec comme légende: »Ce n’est pas complet tant que tout le monde n’est pas revenu ».
Ils ont appelé à ne pas s’habituer au fait qu’il y ait des otages à Gaza et à tout faire pour ne pas les oublier.
Lishay Miran-Levy, épouse d’Omri Miran, toujours otage du Hamas, a déclaré: »Nous ne pouvons pas célébrer l’indépendance alors que notre identité en tant que société est en péril. Il n’y a pas d’indépendance tant que 59 des nôtres sont encore à Gaza. Je m’adresse ici à tous les citoyens d’Israël, aux autorités locales, aux dirigeants du pays : adaptez les événements de Yom Haatsmaout. Remplacez les festivités par des déclarations de solidarité ».
Elle a insisté: »Toutes les initiatives, tous les gestes sont importants. Ils ne nous donnent pas seulement de la force, ils montrent notre engagement en tant que société. Nous ne pouvons pas continuer et faire la fête comme si notre indépendance était complète ».
Naomi Baruch, la mère d’Ouriel, qui a été déclaré mort par les autorités et dont le corps est détenu par les terroristes a confié: »Pour Yom Hazikaron, je ne sais pas si je dois pleurer Ouriel ou l’attendre. Je vis avec un doute brûlant, qui nous ronge de l’intérieur. Je m’imagine mon fils vivant, puis je me demande si je ne suis pas en train de me mentir à moi-même. J’allume une bougie sans savoir si c’est une bougie du souvenir ou une bougie d’espoir. Je vis dans deux mondes à la fois. En ce Yom Hazikaron, nous, les familles des otages assassinés, nous ne savons pas où nous placer. Entre mémoire et indépendance, je vous pose cette question à tous : quelle indépendance ? Comment peut-on célébrer ? Je demande à mon pays de tout faire — de ne pas banaliser la situation, de ne pas s’y habituer. Vivez, mais n’oubliez pas ».