Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Yuli Edelstein, a obtenu le feu vert du Premier ministre pour avancer vers une nouvelle loi de conscription, dans un contexte de pression croissante sur l’armée israélienne. Après plus d’un an et demi de guerre, l’urgence est claire : élargir les rangs de Tsahal. Une première ébauche du texte devrait être rédigée cette semaine, en concertation avec les associations de soldats réservistes, qui présenteront leur propre proposition.
Le projet de réforme s’articule autour de deux volets. D’un côté, une loi sur le service militaire des ultra-orthodoxes, qui fixerait des quotas annuels et instaurerait des sanctions contre les réfractaires — individus comme institutions. De l’autre, une loi sur le « statut du soldat », portée par des députés et des familles de réservistes, qui prévoit une série d’avantages pour les citoyens accomplissant leur service : aides au logement, bourses d’études, crèches subventionnées, etc.
Les négociations avec les partis ultra-orthodoxes restent délicates. Leur exigence principale : garantir que les jeunes religieux appelés à servir puissent maintenir leur mode de vie, notamment en matière de séparation des sexes. Un point qui pourrait entrer en conflit avec l’élargissement prévu des unités mixtes dans l’armée.
Enfin, le cœur du débat juridique et politique réside dans les sanctions envisagées. Toucher aux financements des yeshivot et aux aides sociales accordées à ceux qui refusent de servir représente une ligne rouge pour une partie du monde politique et religieux. Pourtant, sans mesures coercitives, l’armée estime ne pas pouvoir atteindre ses objectifs de recrutement.