L’une des affaires les plus médiatisées impliquant l’administration pénitentiaire ces dernières années s’est conclue lundi devant le tribunal de première instance de Nof HaGalil. Une ancienne gardienne de la prison de Tzalmon, reconnue coupable de trois chefs d’abus de confiance pour avoir eu des relations sexuelles avec des détenus, a été condamnée à un mois de travaux d’intérêt général et à une amende de plusieurs milliers de shekels.
L’affaire avait éclaté il y a environ cinq ans, lorsque la jeune femme avait été découverte dans la cellule d’un détenu, où elle était restée près d’une heure sans répondre à son talkie-walkie. Elle avait affirmé s’être enfermée dans la cellule pour porter secours au prisonnier après un malaise, expliquant que son talkie-walkie et ses clés étaient restés au poste de garde. Cette version avait rapidement suscité des doutes. Un premier examen mené par un agent pénitentiaire avait fait naître des soupçons quant à une possible relation sexuelle entre elle et le détenu.
Selon le verdict, l’ancienne gardienne – qui occupait un rôle de direction au sein de l’établissement – avait entretenu pendant environ six mois des relations intimes et personnelles avec plusieurs détenus ainsi qu’avec des personnes récemment libérées.
Le jugement décrit une routine clandestine faite d’appels téléphoniques fréquents, d’échanges de messages, de rencontres à l’extérieur de la prison, de cadeaux envoyés à son domicile, mais aussi d’accès non autorisé à des cellules. Des détenus jouaient même le rôle d’intermédiaires pour faciliter la coordination des rencontres et des communications.
Une peine minimale malgré des faits graves
Lors de l’audience, la prévenue a fait part de sa détresse, évoquant la honte causée par la médiatisation de l’affaire et l’impact émotionnel de la procédure pénale. Elle a expliqué que sa condamnation pourrait compromettre sa capacité à subvenir aux besoins de sa fille qu'elle élève seule. Son employeur actuel, présent au tribunal, l’a décrite comme une employée « dévouée et précieuse ».
Malgré ces éléments, le tribunal a rejeté la demande de la défense visant à annuler la condamnation. Le verdict souligne que le nombre important de détenus impliqués, la durée prolongée des relations, les liens étroits noués, l’acceptation d’avantages et la sophistication des dissimulations constituent autant de circonstances aggravantes empêchant d’écarter toute peine. La gardienne a donc été reconnue coupable de trois chefs d’abus de confiance. Compte tenu du temps écoulé depuis les faits et de sa situation personnelle, la peine retenue reste limitée : un mois de travaux d’intérêt général, assorti d’une amende.