La principale organisation juive du Brésil condamne vivement les propos tenus samedi à Moscou par le président Luiz Inácio Lula da Silva, accusé d’avoir tenu des déclarations « antisémites » à l’encontre d’Israël.
Lors d’un point presse, Lula a affirmé qu’Israël « attaquait des femmes et des enfants sous prétexte de tuer des terroristes », allant jusqu’à évoquer des bombardements sur des hôpitaux n'abritant que des civils. « C’est un génocide », a-t-il déclaré.
Ces accusations ont provoqué un tollé au sein de la Confédération israélite du Brésil -CONIB.. Dans un communiqué publié dimanche, son président Claudio Lottenberg a dénoncé un discours « antisémite et diffamatoire ». « Accuser les Juifs de tuer des enfants est l’une des formes les plus anciennes et les plus ignobles de l’antisémitisme », a-t-il rappelé.
Lottenberg a estimé que de telles prises de parole risquaient d’alimenter la haine envers la communauté juive au Brésil : « Notre pays est historiquement un lieu où les Juifs vivent en paix et en sécurité. Mais les déclarations du président menacent cet équilibre, en diffusant des préjugés dangereux auprès de ses partisans. »
Il a également accusé Lula de déformer la réalité du conflit : « Le Hamas a déclenché cette guerre, il utilise les civils et les otages israéliens comme boucliers humains pour mener à bien son projet génocidaire contre Israël et les Juifs. »
Le président brésilien a également profité de son intervention pour plaider en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, estimant qu’il n’a plus la capacité de garantir la paix, notamment en territoire palestinien. « En 1948, il a eu la force de créer l’État d’Israël. Aujourd’hui, il est impuissant à faire respecter la paix », a-t-il déclaré, rappelant au passage son ambition de voir le Brésil devenir membre permanent du Conseil.
Une rhétorique qui se répète
Ce n’est pas la première fois que Lula déclenche une controverse sur ce sujet. En février 2024, il avait comparé l’offensive israélienne contre le Hamas à la politique d’extermination nazie. « Ce qui se passe à Gaza ne s’est vu qu’à une seule autre période historique : lorsque Hitler a décidé d’exterminer les Juifs », avait-il lancé depuis Addis-Abeba, en Éthiopie.
Des propos qui lui avait vu d'être déclaré « persona non grata » en Israël.. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait alors dénoncé des déclarations « honteuses et graves », et accusé Lula de « banaliser la Shoah et de porter atteinte au droit d’Israël à se défendre ».