Regavim (organisation israélienne de droite proche du mouvement des implantations, spécialisée dans la lutte contre les constructions non autorisées en Judée-Samarie) a déposé mardi une requête auprès du tribunal de district contre une usine métallurgique considérée comme la plus grande installation industrielle illégale de la région. L'usine, située près du village de Bidya, couvre environ 30 dounams dont 21 sont déjà exploités. Selon Regavim, elle a été construite sans permis sur des terrains d’arpentage, à moins de 200 mètres de la barrière de sécurité israélienne, en violation des restrictions militaires imposées dans cette zone.
Le site serait dirigé par Muhammad Al-Amour, ministre de l’Économie dans l’administration locale basée à Ramallah, également connu comme homme d’affaires influent. Regavim affirme que les appels répétés à l’Administration civile pour faire cesser l’activité sont restés sans suite, les autorités évoquant des « priorités d’application ».
L’usine produirait des structures légères, des conteneurs et des matériaux de construction, utilisés selon Regavim dans divers projets non autorisés dans la région. L’organisation indique que cette activité s’inscrit dans un phénomène plus large de constructions illégales en Judée-Samarie, notamment des routes et des aménagements agricoles.
Yossi Dagan, président du conseil régional de Judée-Samarie, appelle à une application égale de la loi pour tous. Il dénonce une « convergence dangereuse entre pouvoir, influence économique et risques sécuritaires », et soutient la démarche judiciaire engagée.