Alors que les pourparlers de Doha semblent au point mort, le Hamas a publié ce jeudi une déclaration officielle exigeant des compensations suite à la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander. L'organisation terroriste affirme que cette libération s'inscrit dans le cadre d'un accord préalable avec Washington et réclame désormais l'application des contreparties promises.
"Nous nous attendons à ce que l'aide humanitaire entre immédiatement à Gaza, conformément aux accords conclus avec les États-Unis, et à ce que des négociations globales soient menées pour mettre fin à la guerre", indique le communiqué du Hamas. L'organisation a précisé que "l'initiative de relâcher le soldat capturé Edan Alexander a été prise juste avant la visite du président américain dans la région", confirmant l'aspect stratégique de cette libération.
"L'échec à mettre en oeuvre les contreparties, en particulier l'entrée de l'aide humanitaire pour notre peuple, nuira à tout effort visant à conclure les négociations sur le processus d'échange de prisonniers". Mis sous pression par les Etats-Unis, Israël a accepté mercredi de rouvrir les points de passage afin d'acheminer l'aide humanitaire à Gaza. Le transfert devrait reprendre la semaine prochaine.
Pas d'avancée des négociations à Doha
Ces déclarations interviennent dans un contexte de blocage apparent des négociations en cours au Qatar. Selon la chaîne qatarie Al-Arabi, "la délégation israélienne qui est arrivée à Doha n'a rien transmis de nouveau", imputant implicitement la responsabilité de l'impasse à Israël.Une source israélienne pro che des négociations affirme de son côté que les obstacles viennent du Hamas "qui n'est pas d'accord avec les termes du plan Witkoff".
S'exprimant sur la chaîne britannique Sky News, Bassem Naim, haut responsable du Hamas, a déclaré ce jeudi que l'organisation menait des pourparlers directs avec les États-Unis concernant la fin des combats dans la bande de Gaza. Selon lui, le Hamas serait prêt à transférer le pouvoir dans le cadre d’un futur accord.
Le bureau du Premier ministre israélien avait indiqué lors du départ de la délégation israélienne pour Doha qu'il s'agissait de "la dernière opportunité avant la mise en œuvre de l'opération 'Chariots de Gidéon'" qui prévoit l'extension des opérations militaires à Gaza et une occupation progressive du territoire par Tsahal.
Alors que 58 otages sont toujours en captivité à Gaza, la libération d'Edan Alexander lundi a suscité l'espoir d'une avancée diplomatique dans les négociations. Les Américains espère encore faire fléchir le Hamas avant la fin de la visite du président Trump au Moyen-Orient prévue samedi.