Israël

Séance du Cabinet de Sécurité particulièrement tendue ce soir

Au programme : l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et le sort des otages, et ce sur fond de profondes divergences au sein du gouvernement

3 minutes
18 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Séance du Cabinet de Sécurité particulièrement tendue ce soir
Crédit : GPO

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Alors que l’armée intensifie son offensive terrestre à Gaza, le cabinet de sécurité israélien s’est réuni dimanche soir pour une séance particulièrement tendue autour de deux dossiers cruciaux : l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et le sort des otages. Un débat houleux, sur fond de profondes divergences au sein du gouvernement.

Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a insisté sur la nécessité d’offrir une certaine flexibilité au niveau politique pour faire avancer un éventuel accord sur les otages. Selon lui, une telle avancée ne représenterait pas une pause dans les combats, mais bel et bien un succès stratégique. De son cté, le porte-parole de l’armée, le général de brigade Effie Defrin, a annoncé que l’opération militaire irait désormais "jusqu’à la fin", précisant : "Nous saurons nous adapter à chaque évolution."

Dans les coulisses, la pression s’intensifie sur Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre doit trancher entre deux options : valider la première phase du plan dit "Witkoff", qui prévoit la libération d’une dizaine d’otages, ou bien s’engager dans un accord global impliquant la fin des combats. Cette dernière hypothèse inclurait la libération de tous les otages, l’exil des dirigeants du Hamas et le désarmement total de la bande de Gaza.

Mais cette orientation divise profondément les membres du cabinet. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ainsi que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’opposent farouchement à toute aide humanitaire. Ils estiment par ailleurs que libérer une partie des otages serait une erreur stratégique, et réclament une reddition complète du Hamas avant toute négociation. À l’inverse, certains ministres considèrent qu’il faut saisir sans attendre toute possibilité de libération, même partielle, des otages, quitte à discuter d’un accord plus global dans un second temps.

Le débat a également porté sur l’acheminement de l’aide humanitaire, qui devrait transiter par une société de sécurité américaine dont les agents sont déjà arrivés en Israël. Le général Ghassan Alian, coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, a plaidé pour une distribution plus large de l’aide, au-delà des seuls points définis comme "humanitaires", par crainte d’un début de famine. Là encore, Ben Gvir s’y est vivement opposé, évoquant un risque pour la vie des soldats.

Pendant ce temps, Tsahal a lancé l’opération "Chars de Guedéon" dans la bande de Gaza. À Jérusalem, on fixe à lundi un ultimatum au Hamas pour accepter une proposition d’accord – mais en privé, on admet que les pressions américaines pourraient repousser ce délai. D’après plusieurs sources, l’annonce d’une intensification de l’offensive terrestre serait en réalité un levier pour faire plier le Hamas et favoriser l’acceptation d’un "plan Witkoff amendé", dans l’espoir d’éviter une opération de grande ampleur.

Enfin, le général Defrini a confirmé que l’armée avançait selon un plan "progressif et structuré", fondé sur les leçons tirées de la campagne actuelle. Il a également souligné les efforts de Tsahal pour évacuer les civils des zones de combat, affirmant que cette démarche visait à protéger la population tout en poursuivant les frappes ciblées contre le Hamas.

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