Une violente polémique a éclaté en Israël suite aux déclarations incendiaires de Yair Golan, président du parti Les Démocrates, concernant la conduite des opérations militaires à Gaza.
Interviewé ce mardi matin sur la chaîne 12, l'ancien haut gradé de Tsahal a déclaré : "Un pays sain d'esprit ne fait pas la guerre aux civils, ne tue pas de bébés par passe-temps et ne se fixe pas pour objectif d'expulser une population", ajoutant que la guerre actuelle se prolonge "indéfiniment" pour servir la "survie du gouvernement".
Dans son intervention, Yair Golan a affirmé que l'opération militaire visant à "briser le pouvoir militaire du Hamas" s'était achevée en mai-juin de l'année dernière. Selon lui, les objectifs déclarés de la guerre n'ont pas été atteints : "Nous n'avons pas éliminé le Hamas, nous ne l'avons pas renversé militairement et politiquement, et nous n'avons pas ramené les personnes kidnappées."
L'ancien officier supérieur a insisté sur la nécessité d'établir des priorités claires, affirmant que "plus de 70% des citoyens israéliens" partagent son avis sur l'urgence de rapatrier les otages. "C'est une question de solidarité israélienne, d'âme israélienne, d'essence même du peuple israélien", a-t-il souligné.
Golan a enfin évoqué les conséquences diplomatiques du conflit, mentionnant la déclaration conjointe de la Grande-Bretagne, de la France et du Canada, ainsi que les menaces américaines de retirer leur soutien à Israël.
"Israël est en passe de devenir un État mis au ban nations – comme l'ancienne Afrique du Sud", a-t-il averti, jugeant "inadmissible que nous, membres du peuple juif, qui avons subi persécutions, pogroms et actes d'extermination tout au long de notre histoire [...] soyons ceux qui prennent des mesures tout simplement inacceptables."
Vague d'indignation au sein du gouvernement
Les réactions des membres du gouvernement ont été immédiates et virulentes. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré : «Yair Golan, qui encourage la défiance et qui, par le passé, a comparé Israël aux nazis alors qu'il était en uniforme, a franchi un nouveau palier. Lui et ses amis de la gauche radicale se font l'écho d'accusations de meurtre rituel antisémites. »
Le ministre de la Défense Israel Katz a également fustigé Yair Golan, appelant à son exclusion de la vie publique. « Ceux qui ont comparé la société israélienne dans le passé au régime nazi et qui calomnient et diffament aujourd’hui l’État d’Israël et l’armée israélienne en temps de guerre doivent être exclus de la vie publique », a-t-il déclaré.
Le ministre des Communications, Shlomo Karai, a qualifié Golan de "terroriste", tandis que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, l'a accusé d'avoir "endossé le rôle de porte-parole du Hamas". Naftali Bennett a rappelé que "c'est le Hamas, et lui seul, qui assassine des bébés."
Des appels à des poursuites judiciaires ont même été lancés, le député Krauzer réclamant que Golan soit poursuivi pour "suspicion de sédition" suite à ses déclarations contre les soldats de Tsahal.
Le président du parti centriste Camp d'État, Benny Gantz, a également rejeté ces propos. « J'appelle Yair Golan à se rétracter et à présenter ses excuses aux soldats de Tsahal pour ses déclarations extrêmes et fausses », a-t-il déclaré. « Ces choses sont non seulement scandaleuses, fausses et extrémistes, mais elles mettent également en danger les soldats devant les tribunaux internationaux."
Les familles de soldats tombés au combat regroupées au sein du Forum de l'Héroïsme ont déposé une plainte contre Yair Golan pour « propagande défaitiste », un crime passible de 5 ans de prison.