Israël

Publication de l'enquête sur les événements du 7 octobre dans le kibboutz Kissoufim

Le kibboutz n'a été totalement libéré que cinq jours après l'invasion des terroristes du Hamas.

6 minutes
22 mai 2025

ParGuitel Benishay

Publication de l'enquête sur les événements du 7 octobre dans le kibboutz Kissoufim
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

La bataille dans le kibboutz Kissoufim et la base de Tsahal attenante, en bordure de Gaza, a été acharnée le 7 octobre. Il aura fallu cinq jours pour que le dernier terroriste infiltré soit éliminé.

Un bilan dramatique

Environ 150 terroristes de la No'hba ont pénétré dans la zone de Kissoufim – au kibboutz et dans le camp militaire adjacent. Environ 100 d’entre eux ont été éliminés par les forces israéliennes, tandis que 50 ont réussi à retourner dans la bande de Gaza.

Seize civils ont été tués dans la zone de Kissoufim – 15 par les terroristes, dont six travailleurs étrangers thaïlandais, et un autre civil tué par des tirs amis.
28 soldats israéliens sont tombés dans les combats de défense de la zone de Kissoufim.
Une personne a été enlevée dans le kibboutz – Shlomo Mansour z"l, qui a ensuite été assassiné en captivité.

Le déroulé des événements

Dès la première heure de l’attaque, les forces du bataillon 51 de la brigade Golani étaient déployées le long de la clôture et ont mené les premiers combats pour stopper l’attaque, jusqu’à ce qu’elles soient contraintes de se replier pour défendre le kibboutz.
L’enquête met particulièrement en avant le courage des combattants de Golani dirigés par le capitaine Ori Shani z"l, en alerte sur la clôture. Ils ont combattu toute la journée contre des dizaines de terroristes qui tentaient d’envahir la région. Ils ont réussi à éliminer environ 35 terroristes durant plusieurs heures, jusqu’à épuisement de leurs munitions. Ils sont alors revenus au poste de Kissoufim, où Ori z"l et le sergent Ra’am Meir Batito z"l ont été tués par un tir de mortier.

Les combattants du camp de Kissoufim se sont positionnés pour faire face aux terroristes et ont mené des combats acharnés, retardant leur progression et l’attaque contre le camp.
Le commandant du quartier général, le major Raz Peretz z"l, ayant identifié l’infiltration, s’est équipé avec ses hommes et a mené un combat héroïque dans un abri fortifié – où il est tombé avec cinq autres soldats.
Les forces de Golani ont combattu pendant des heures jusqu’à l’arrivée d’un renfort de l’unité Egoz à 13h45 qui a été déployée dans le camp et a commencé à le nettoyer. Les terroristes avaient déjà pris des positions dominantes dans le poste, mais les combats héroïques ont permis aux combattants d’Egoz et de Golani de sauver deux observatrices piégées dans le dortoir des filles. Trois soldats d’Egoz sont tombés au combat. En soirée, le poste de Tsahal était entièrement nettoyé des terroristes.

Dans le kibboutz , une force de Tsahal est arrivée dès le début de l’attaque, à 6h55, en parallèle à l’infiltration des terroristes. La force s’est déployée pour défendre le centre du kibboutz et a mené des recherches, rencontrant de nombreux terroristes, échangeant des tirs et empêchant leur avancée vers la partie nord du kibboutz.
Les terroristes ont ciblé spécifiquement la maison du chef de la sécurité locale, probablement en raison de renseignement précis, dans le but de le kidnapper. Pendant des heures, des terroristes se trouvaient dans sa maison. Retranché avec sa famille dans l'abri de leur maison, le chef de la sécurité du kibboutz a blessé plusieurs terroristes malgré ses propres blessures, jusqu’à ce qu’il soit secouru par des membres de la force de sécurité du kibboutz, dont un est tombé au combat.

À 7h30, le civil Shlomo Mansour z"l a été enlevé de sa maison dans le kibboutz.
L’enquête souligne que l’action des membres de la force de sécurité locale et des résidents du kibboutz, avec les soldats de Tsahal arrivés dès les premiers instants, a empêché les terroristes de se déplacer librement entre les quartiers. Un véhicule blindé de Golani a patrouillé dans les rues principales toute la journée, empêchant les terroristes de se déplacer entre les maisons. Deux chars à l’extérieur du kibboutz ont également empêché d’autres infiltrations.

À 13h06, la première force de renfort de la base d’entraînement est arrivée à Kissoufim. À 14h00, une force de l’unité Egoz, dirigée par son commandant, le lieutenant-colonel Moshe Fasel, est arrivée. Il a combattu pendant des heures avant d’être grièvement blessé dans l’après-midi. Le lieutenant-colonel Fasel est l’officier le plus haut gradé blessé dans la zone de Kissoufim.
Les combattants israéliens ont fouillé les maisons du kibboutz, où les terroristes s’étaient retranchés, brûlant des maisons et assassinant des habitants.
À 17h00, les terroristes ont commencé à se retirer du kibboutz. En fuyant vers Gaza, ils ont incendié d'autres maisons et tué davantage de civils.

Le matin du 8 octobre, les fouilles se poursuivaient encore. Une force de Tsahal, en entrant dans une maison, a entendu des cris en arabe depuis un abri et, pensant à une prise d’otages, a tiré sur la porte. Le civil Tom Godo z"l, père de famille, a été tué par les tirs.

Le lundi 9 octobre, les combats continuaient : le responsable de la laiterie a été tué par trois terroristes retranchés à l’intérieur. Un char et un hélicoptère de combat les ont ensuite éliminés. À 16h00, deux terroristes ont été repérés au centre du kibboutz par une force Egoz – un autre soldat est tombé lors de cet affrontement.
Ce n’est que le jeudi 12 octobre à 15h30 que le dernier terroriste à Kissoufim a été éliminé.

Résumé des conclusions de l’enquête sur les événements du 7 octobre dans la zone de Kissoufim :

  1. Tsahal n’a pas rempli sa mission de défense du kibboutz Kissoufim. Ce sont les membres de la force de sécurité locale, les soldats de Golani et les forces de renfort qui, dès les premières minutes, ont par leur bravoure empêché une attaque plus étendue et un massacre plus grave.

  2. La prise de contrôle du kibboutz a été lente en raison d’un ratissage du terrain non professionnel et non systématique. Les forces n’étaient pas préparées à combattre dans une localité israélienne infestée de terroristes. Dans certains cas, des erreurs ont conduit à des tirs amis.

  3. L’armée de l’air n’a pas joué un rôle significatif dans la défense de Kissoufim.

  4. La force de sécurité locale n’était ni correctement formée ni suffisamment nombreuse – pourtant elle a eu un impact majeur sur le combat et l’arrêt de l’ennemi.

  5. Le poste militaire de Kissoufim n’était pas préparé à une attaque terroriste. Le kibboutz ne disposait pas des éléments de sécurité nécessaires.

  6. L’équipe d’enquête salue la décision des commandants d’envoyer les forces disponibles défendre le kibboutz et protéger les civils – en priorité sur la défense du poste de Tsahal. La présence militaire à proximité du kibboutz a constitué un avantage décisif, en complément de la force de sécurité locale.

Commentaires