Le président du Parti Les démocrates, Yaïr Golan, s'est exprimé samedi soir lors de sa première interview depuis ses déclarations polémiques qui ont fait l'objet de vives critiques. L'ancien général de division a tenté de clarifier ses propos tout en maintenant une ligne d'attaque ferme contre le gouvernement Netanyahu.
"Il est évident qu'Israël ne tue pas des bébés par simple passe-temps et n'a pas commis de crimes de guerre à Gaza", a déclaré Golan. Il a précisé que ses critiques visaient "l'échelon politique" et non les forces armées.
Selon lui, "le Hamas a été vaincu militairement" et il est désormais temps de "mettre fin à la guerre et libérer tous les otages d'un seul coup". A ses yeux, la poursuite du conflit relève donc d'une logique purement politique.
Il a également réagi aux sanctions prises à son encontre par le ministre de la Défense, lui interdisant désormais d'effectuer tout service de réserve et de pénétrer dans une base militaire. "J'ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir demandé à Katz la permission de revêtir l'uniforme le 7 octobre", a-t-il dit, faisant allusion au fait que lors du shabbat noir, il s'est rendu de sa propre initiative sur les lieux des attaques du Hamas et a sauvé plusieurs vies. Défiant l'autorité ministérielle, il a affirmé : "Le ministre de la Défense n'a aucune autorité pour m'empêcher d'entrer dans les bases."
Accusations de "coup d'État" contre Netanyahou
Golan a lancé ses accusations les plus graves contre le Premier ministre concernant la nomination du général de division David Zini à la tête du Shin Bet, contrairement aux recommandations de la procureure générale Gali Baharav-Miara.
"Netanyahou fait fi de la recommandation de la procureure générale et commet un véritable coup d'État", a-t-il déclaré. Selon lui, cette nomination vise à "clore l'affaire du Qatargate par une nomination spécifique".
Concernant Zini, qu'il connaît personnellement, Golan, ancien chef d'état-major adjoint de Tsahal, s'est montré sans concession : "Zini n'est pas apte à diriger le Shin Bet. C'était mon subordonné, c'est un officier avec des compétences - mais pas adapté au poste."
Golan a également fait son autocritique sur certaines de ses positions antérieures. Concernant sa déclaration du début de guerre sur la nécessité d'affamer Gaza, il a admis : "Ce qui était juste à l'époque ne l'est plus aujourd'hui. Je pensais qu'au début des combats, il était juste d'exercer une pression beaucoup plus massive sur le Hamas."
Malgré sa baisse dans les sondages, Golan se dit déterminé à poursuivre son combat politique. "J'aurais pu être chef d'état-major et j'en ai personnellement payé le prix", a-t-il confié, faisant référence aux conséquences de ses prises de position.
Il a lancé un appel à l'opposition : "J'appelle mes amis de l'opposition à passer à l'offensive : on ne gagne pas avec la défense".