Une opération peu commune a été lancée dans la base navale d’Eilat, où l’armée israélienne mène des travaux de nettoyage et de rénovation, y compris sous l’eau. Objectif : sécuriser le passage des navires, tout en préservant les récifs coralliens uniques qui se sont développés pendant des années sur les structures immergées de la base.

Libre de droits
Pour éviter de détruire ces coraux, un projet conjoint a été mis en place par le ministère de la Défense et l’Autorité israélienne de la nature et des parcs. Des plongeurs professionnels du centre « Marina Divers Eilat » sont chargés de détacher minutieusement les coraux de la ferraille et des équipements immergés auxquels ils se sont accrochés, afin de les transférer vers des zones d’accueil temporaires. Une solution définitive sera décidée dans les prochains mois, dans le cadre d’un projet qui s’étalera sur plusieurs années.
L’opération se déroule en plusieurs étapes : plongée autorisée sur les sites à dégager, repérage des coraux fixés aux déchets immergés, puis retrait soigneux à l’aide d’un marteau et d’un burin. Les coraux sont ensuite soit replacés ailleurs dans la mer Rouge, soit fixés à un récif artificiel, soit transférés dans un centre d’observation ou de recherche. En attendant leur destination finale, ils sont installés sur des structures de croissance à l’extérieur du port militaire. Le principal défi est de préserver l’intégrité du corail et les équipes ont été spécialement formées afin d’apprendre à détacher les coraux sans les endommager. Pour Erez Cohen, directeur du département d’ingénierie et de construction du ministère de la Défense, ce projet illustre « notre responsabilité nationale, non seulement en matière de sécurité, mais aussi de protection de l’environnement. Il s’agit d’un processus professionnel et délicat qui garantit à la fois la sécurité des navires de la marine et la préservation de la barrière de corail du golfe d’Eilat, un joyau naturel unique au monde. »
Alors que la plupart des récifs coralliens de la planète sont menacés par le réchauffement climatique, ceux d’Eilat présentent une étonnante résilience à la hausse des températures bien qu'ils restent menacés par la pisciculture, les rejets de eaux agricoles usées, les déchets industriels et urbains et les activités de dessalement de l'eau de mer qui s'intensifient dans la région. Des chercheurs tentent d’en percer le secret, dans l’espoir d’en faire bénéficier d’autres récifs dans les décennies à venir.